Visite exclusive des coulisses de LA COLERE DES TITANS - Sixième partie : Monstres & héros
Article Cinéma du Vendredi 13 Avril 2012
Suite de notre visite du tournage, et rencontre avec les nouveaux visages de cette grande aventure mythologique…
C’est en avril 2011 que nous nous étions rendus dans les Studios anglais de Shepperton, pour assister au tournage de la suite du CHOC DES TITANS, réalisée par Jonathan Liebesman (WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES). Aux côtés de Sam Worthington, qui incarne toujours Persée, de nouveaux acteurs rejoignent l’aventure…Nous les avons rencontrés, ainsi que le producteur, le chef décorateur et, bien sûr, le réalisateur de cette superproduction. Après avoir découvert les décors des cachots de la cité d’Argos, nous avons l’occasion de libérer Agénor, alias Toby Kebbell. Il arrive vers nous, barbu, avec des dreadlocks, vêtu d’un pagne et le corps couvert de poussière, en se moquant d’emblée de son allure misérable.
Entretien avec Toby Kebbell
Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau
Quand on m’a dit que j’allais être interviewé, j’ai voulu être le plus élégant possible. (rires)
On vous a vu récemment dans une autre superproduction, PRINCE OF PERSIA, où vous incarniez aussi le compagnon d’aventure du héros. Etait-ce une bonne répétition pour LA COLERE DES TITANS ?
PRINCE OF PERSIA était le premier film de cette ampleur auquel je participais, et j’ai appris énormément de choses pendant ce tournage. C’était un apprentissage formidable, mais je me suis certainement impliqué beaucoup trop sérieusement dans sa préparation ! (rires) Je m’étais dit « C’est un film à gros budget, et il faut que j’aborde mon rôle de manière différente, plus approfondie, plus cérébrale… » alors que j’aurais pu prendre les choses comme elles venaient et m’amuser simplement avec le reste des acteurs. Cette expérience m’a permis de réaliser qu’il n’y avait pas de différence fondamentale entre un petit film et une superproduction quand on est acteur. Aucun projet n’est plus important qu’un autre à cause de son budget, il faut aborder tous les rôles avec le même enthousiasme, la même envie de faire plaisir au public. PRINCE OF PERSIA a été une belle expérience, mais elle ne m’a pas aidé particulièrement à me préparer pour LA COLERE DES TITANS.
Parlez-nous de votre personnage…
Agénor est un demi-dieu, le fils d’une humaine et de Poséidon. Il a donc le pied marin et une force exceptionnelle. Pour l’incarner, il fallait que je me muscle et que je prenne du poids, et nous avons utilisé des exercices de gymnastique et des accessoires très proches de ceux qu’employaient les athlètes grecs pendant l’Antiquité. J’ai appris aussi à faire de la plongée en apnée jusqu’à 20 mètres de profondeur, et j’ai suivi des cours de natation pour être parfaitement à l’aise dans l’eau. On m’a conçu un régime spécial qui m’a permis de prendre dix kilos en 4 semaines. En plus de la nourriture hyperprotéïnée, je buvais un litre de lait entier chaque soir. Ce n’était pas beau à voir, mais je n’ai pas de petite amie en ce moment ! (rires)
Participez-vous à de nombreux combats pendant le film ?
Oh oui ! Je fais pratiquement toutes mes cascades moi-même. J’aurais aimé que vous soyez là il y a deux jours, quand nous avons tourné la scène de la bataille contre le cyclope. J’étais suspendu la tête en bas, serré dans la main du monstre, pendant qu’il m’enferme dans un piège. Les cyclopes sont intelligents dans cette histoire. Nous n’en faisons pas des géants primitifs dotés d’un seul œil. Ils sont assez malins pour me jeter dans une cage, afin d’inciter mes compagnons à venir me chercher. Pendant le tournage de la scène, j’étais soulevé brutalement à une hauteur de 10 mètres. Pendant les répétitions, les techniciens y allaient doucement. J’avais presque l’impression d’être dans l’ascenseur confortable d’un grand magasin. Mais dès que l’on a crié « Moteur, action », on est passé à une vitesse supersonique ! J’avais le sang qui affluait vers la tête, et j’étais étourdi à chaque fois, mais c’était amusant à faire.
Pouvez-vous nous parler de la scène que vous tournez aujourd’hui ?
Il s’agit du moment où l’on voit mon personnage pour la première fois dans le film. Persée s’est rendu à Argos, et a expliqué à Andromède qu’il devait retrouver un autre demi-dieu nommé Agénor pour l’aider à mener sa mission. Andromède lui confie que cela va être un peu compliqué, parce qu’Agenor est une canaille, mais elle accepte de le mener à lui. Et c’est ainsi que Persée me trouve dans une cellule où je suis emprisonné depuis quelques temps déjà. Cela ne m’a pas rendu moins arrogant pour autant. Je hais mon père parce qu’il m’a jeté une malédiction qui m’oblige à passer ma vie sur les océans.
Paul Jennings, le superviseur des cascades, nous a dit que les combats du film étaient plutôt intenses. Comment vous êtes-vous entraîné pour les tourner ?
C’était un travail assez dur physiquement, mais très amusant. Il exige beaucoup de concentration, car vous devez mémoriser parfaitement vos gestes pour éviter de blesser votre partenaire. Les cascadeurs avec lesquels nous avons travaillé sont de grands professionnels qui nous ont entraîné en faisant preuve de beaucoup de patience. Ils étaient toujours là pour nous guider, nous rassurer et pour faire en sorte que nous nous sentions à l’aise. Ils m’ont également aidé à façonner ma musculature. Je ne voulais surtout pas avoir de gros muscles bulbeux, comme certains culturistes, mais me forger le corps d’un homme très énergique, très fort, capable de se battre pendant des heures. C’était très utile pour pouvoir affronter des journées de 16 heures de tournage. Paradoxalement, les combats qui vont paraître très dangereux et douloureux à l’écran ont été si bien préparés qu’ils étaient très confortables à filmer. Il fallait feindre les efforts et la douleur pour créer l’impression de danger. C’était en cela que c’était difficile. Mais loin de moi l’intention de me plaindre : j’adore tourner dans une superproduction comme celle-ci et faire toutes ces cascades délirantes. A l’image, on me verra prendre des coups sur la tête, faire des chutes impressionnantes, cogner et être cogné, mais tout cela était filmé dans des conditions de sécurité parfaites, et le soir, je dormais comme un bébé !
Est-ce que vous maniez le glaive dans le film ?
Oui, mais je n’ai pas eu besoin de suivre des cours, car grâce à PRINCE OF PERSIA, je suis déjà un maître incontesté de l’escrime ! (rires)
Avez-vous tourné des scènes sous l’eau ?
Oui, cette semaine, et cela a été très intéressant à faire.
Quels sont les rapports entre Agénor et Persée ?
Comme nous sommes tous les deux des demi-dieux, nous avons beaucoup de choses en commun. Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est que Persée a déjà fait du chemin en ce qui concerne ses rapports avec son père. Il est passé par une phase de rébellion et de dilemme, puis il est devenu plus compréhensif, surtout après avoir fondé une famille. Il m’aide à accomplir la même démarche. Nous nous entraidons aussi, en partageant nos expériences. Sam et moi prenons beaucoup de plaisir à préparer nos scènes en faisant évoluer cette relation.
Restez-vous barbu pendant tout le reste du film ?
Oui. Et je garde ces satanées dreadlocks aussi ! Inutile de vous dire que ce look ruine totalement ma vie amoureuse en ce moment ! (rires) Impossible de séduire qui que ce soit avec cette bouille !
Est-ce difficile de construire son personnage dans un film truffé de scènes d’action ?
Il y a deux réponses : oui, parce que ce personnage de demi-dieu est totalement différent de ce que je suis dans la vie de tous les jours, et non, parce que l’aventure qu’entreprennent Persée, Andromède et Agénor les « construit » au cours du voyage. Ces évènements et la manière dont nous agissons contribuent à forger nos personnages, et nous aide énormément à les incarner.
Alors que Sam Worthington attendait patiemment la fin de notre entretien avec Toby Kennell depuis plusieurs minutes, une scripte vient le chercher au moment même où nous nous apprêtions à l’interroger…Adieu Persée, le tournage passe avant tout !
La suite de notre reportage sur le tournage de LA COLERE DES TITANS sera publiée prochainement sur ESI !
