Entretien exclusif avec Ryan Reynolds, alias Green Lantern
Article Cinéma du Lundi 09 Janvier 2012

La sortie en Blu-Ray de GREEN LANTERN permet de découvrir la version longue du film de Martin Campbell, plus efficace et plus émouvante que celle découverte en salle, ainsi que de nombreux making of passionnants et très complets sur la création des effets visuels, des décors et des remarquables maquillages du film. A l'occasion de cette sortie, ESI vous propose de découvrir notre entretien exclusif avec Ryan Reynolds, alias Green Lantern..

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Né en 1976 à Vancouver, l’acteur canadien Ryan Reynolds a débuté dans le spectacle en faisant partie d’une troupe d’improvisation humoristique. Au cinéma, il fait preuve d’éclectisme, alternant des comédies comme DICK, LES COULISSES DE LA PRESIDENCE (1999) des thrillers tels PETITE ARNAQUE ENTRE AMIS (2001) et BURIED (2010), ou des films romantiques comme UN JOUR, PEUT-ETRE (2008) et LA PROPOSITION (2010). Reynolds apparaît aussi régulièrement dans des films fantastiques : il est chasseur de vampires dans BLADE TRINITY (2004), malmené par des spectres dans AMITYVILLE (2005), incarne le mutant Deadpool dans X-MEN ORIGINES : WOLVERINE (2009), puis l’héroïque « Captain Excellent » vivant dans l’esprit d’un rêveur dans PAPER MAN (2010). Aujourd’hui, Ryan Reynolds franchit une nouvelle étape de sa carrière en devenant l’un des superhéros principaux issus des magazines de DC Comics, GREEN LANTERN.

Connaissiez-vous déjà les bandes dessinées de Green Lantern avant de vous impliquer dans ce projet ? Comment Martin Campbell vous a t’il décrit sa vision du film quand vous vous êtes rencontrés pour la première fois ?

Je dois admettre que je ne connaissais pas bien les comics de Green Lantern. Je savais qui était le personnage, bien sûr, pour l’avoir vu dans quelques BDs de Superman et de la Ligue de justice, mais je ne savais pratiquement rien de la mythologie très riche de l’univers des Green Lanterns. Mon éducation sur le sujet a commencé quand j’ai rencontré Martin Campbell. Il m’a tout expliqué en détail et m’a raconté sa vision du film de manière si captivante que j’ai eu immédiatement envie de m’impliquer dans ce projet. Je crois que je me souviendrai toujours de ce premier rendez-vous pendant lequel il m’a raconté l’histoire du film et m’a montré les superbes illustrations dessinées par Grant Major, le chef décorateur de la saga du SEIGNEUR DES ANNEAUX et de KING KONG. J’ai été époustouflé par l’ampleur et la magnitude du projet. Warner a engagé les bonnes personnes pour créer un film très spectaculaire, qui rende un bel hommage à la bande dessinée, et respecte fidèlement son esprit. En tant qu’acteur, il faut avoir totalement foi en un projet de ce type, qui est créé en grande partie grâce à des effets visuels. Vous faites un grand saut dans l’inconnu en faisant confiance au réalisateur et à tous ses collaborateurs artistiques, car la plupart des choses que l’on verra dans le film ne seront réalisées que six mois après la fin du tournage. Vous réagissez donc à des événements invisibles et vous discutez avec des personnages qui ne sont pas physiquement présents sur le plateau, en ayant une idée assez vague de l’image finale qui sera créée plus tard… Et comme vous vous retrouvez généralement sur un autre tournage pendant la post-production, tout ce que vous pouvez faire, c’est croiser les doigts et vous reposer sur le talent du réalisateur pour mener tout cela à bien. Mais j’avais entièrement confiance en Martin Campbell, et j’étais très heureux de travailler avec lui, et avec tous les collaborateurs qu’il avait choisi pour l’aider à concevoir ce film.

A un moment, vous étiez impliqué dans le projet d’adaptation d’un autre superhéros de DC Comics, FLASH…

Oui, c’est exact. Mais ce projet a pris du retard et je suis passé à autre chose.

…A présent que vous êtes devenu Green Lantern, pouvez-vous nous dire ce qui le rend unique à vos yeux, parmi les autres superhéros ?

J’aime bien l’attitude arrogante et le côté frimeur de Hal Jordan. Même si c’est un excellent pilote, il se comporte aussi comme une tête brûlée, comme un garçon encore immature. Il reçoit un jour ces cadeaux exceptionnels que sont la lanterne et la bague, dans des circonstances qui sont aussi mystérieuses pour lui que pour les autres Green Lanterns, et il se demande bien pourquoi il a été choisi. Pourquoi il doit accomplir une tâche dont il n’a pas forcément envie de s’occuper. J’aime l’idée que la bague le choisit parce qu’elle voit en lui quelque chose d’unique dont il n’est même pas conscient. Inévitablement, Hal Jordan est transformé par les expériences qu’il vit, et acquiert ainsi une certaine humilité. Il découvre des enjeux supérieurs qui le poussent à agir et à accomplir une mission qu’il se serait cru incapable de mener à bien. Je trouve cet aspect de l’histoire fascinant.

Pouvez-vous parler du design du costume de Green Lantern ?

Dans la mythologie de la BD, le costume est constitué de pure énergie. C’est la raison pour laquelle il ne pouvait pas être représenté par un vrai costume réalisé avec du tissu dans le film. Il aurait eu une réalité trop tactile, trop matérielle. C’est la raison pour laquelle il a été décidé que le costume serait réalisé en 3D. Pendant le tournage, je portais une tenue de capture de mouvements avec des points de repères. Elle était très ajustée, et après l’avoir portée pendant plusieurs heures, j’avais des démangeaisons partout ! C’était affreux ! (rires)

Avez-vous fait des recherches sur le personnage en lisant certaines de ses aventures ?

Oui, à la fois pour préparer ce film et aussi en pensant au futur, pour savoir ce que nous pourrions envisager de faire dans une suite, si ce premier épisode remporte le succès espéré. Mais la plupart des histoires que j’ai lues étaient consacrées aux origines de Green Lantern, à ses principaux amis et ennemis. C’était une « bible » intitulée SECRET ORIGINS que l’on m’avait conseillé de lire.

Avez-vous fait des suggestions spécifiques à propos de votre personnage après avoir lu le script pour la première fois ?

Oui, cela fait partie du travail habituel d’un acteur. Il faut retailler le script « à ses mesures », en tenant compte de ses points forts, de ce que l’on sait bien pouvoir faire, et de ce que l’on espère faire de nouveau et d’intéressant en collaboration avec ses partenaires et avec le réalisateur. Créer un film est l’un des travaux artistiques qui le repose le plus sur la collaboration. Et ce, même s’il arrive quelquefois qu’une seule personne prétende être responsable de tout un film ! (rires) Le cinéma est véritablement un travail d’équipe. Martin fonctionne comme cela lui aussi, tout comme le producteur Donald De Line, et le scénariste Greg Berlanti. Le tournage a été quelquefois compliqué en raison des problèmes techniques à résoudre, mais il a été aussi une expérience passionnante.

Pouvez-vous nous donner des exemples précis de suggestions que vous avez faites ?

Il s’agissait surtout de nuances de jeu que je voulais apporter au cours des scènes. La base du personnage de Hal Jordan était prédéfinie par les bandes dessinées, et comme il existe depuis 60 ans, nous n’allions certainement pas le modifier en profondeur. Les fans n’admettraient pas que l’on s’éloigne trop de la trame originale de l’histoire, mais j’ai quand même adapté un peu Hal à ma propre personnalité d’acteur, tout comme Peter Saarsgaard et Tim Robbins l’ont fait avec leurs personnages respectifs du Docteur Hammond et du sénateur. Nous avons travaillé nos rôles de manière à nous assurer que nous pourrions nous exprimer pleinement en les jouant.

Justement, aimez-vous jouer un héros ?

Oui, c’est plaisant, même si ce ne serait pas forcément mon premier choix de rôle. J’ai débuté en faisant de la comédie improvisée, sans imaginer qu’un jour je tournerai dans des films de ce genre. J’aime interpréter des personnages variés, sans que ce soient forcément des types exceptionnels.

Participez-vous encore à des séances d’improvisations comiques ?

De temps en temps je retrouve des amis dans des spectacles qui sont montés à Los Angeles ou à New York et je participe à certains sketches. Je me lance le défi d’aller jouer dans ces shows, mais le problème, c’est que je manque d’entraînement, et que je suis beaucoup moins bon que mes copains qui font cela constamment ! (rires) Il faut pratiquer régulièrement ce genre d’exercice, sinon vos « muscles comiques » s’atrophient !

Bien qu’il soit un pilote d’avion émérite, Hal Jordan est quelquefois maladroit dans la vie de tous les jours. Pouvez-vous nous parler de son évolution d’apprenti superhéros en Green Lantern totalement efficace ?

Au début du film, on se rend compte que la vie de Hal Jordan est une sorte de chaos permanent, qu’il entretient par ses excès. Et quant il reçoit la lanterne et la bague des mains d’un extraterrestre agonisant, il découvre un nouvel univers, au-delà de ses rêves les plus fous. Il croit même avoir fait un cauchemar particulièrement réaliste pendant un moment. Mais je crois que ce qui rend Hal Jordan unique, c’est que tous les autres membres du corps des Green Lanterns se refusent à ressentir la peur ou même d’admettre qu’elle puisse les saisir, tandis que Hal ne cache rien de ce qu’il éprouve, et se sert de son courage pour surmonter ses craintes, ce qui est la définition même de la bravoure. C’est ainsi, en sublimant ses faiblesses humaines, qu’il réussit à devenir le plus grand Green Lantern qui ait jamais existé.

A t’il toujours été prévu que le costume de Green Lantern soit réalisé en images de synthèse ? Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez été impliqué dans le processus technique de ces trucages, avant et pendant le tournage ?

Oui, il a toujours été prévu que le costume soit réalisé en images de synthèse, parce que cela correspondait bien à la mythologie de sa création. Il aurait été difficile de fabriquer une tenue qui donne l’impression d’être constituée d’énergie avec des matériaux classiques. J’imagine que si cela avait été un costume truffé de LEDs ou d’éléments lumineux, j’aurais certainement cuit dedans à petit feu tous les jours, à cause de la chaleur accumulée. Ou peut-être se serait-il enflammé au beau milieu d’une scène ! (rires) Je dois dire que j’étais plutôt content que ce soit la solution de la 3D qui ait été choisie. C’est une évolution technique permanente, un processus presque obligatoire pour un film de l’ampleur de GREEN LANTERN, dans lequel il y a plus de 1500 plans truqués ! C’est une véritable armée qui travaille sur ces effets pour que tout soit prêt à temps pour la sortie du film.

Avez-vous été scanné pour que l’on créée la réplique 3D de votre corps, avec la modélisation du costume par-dessus ?

Oui. J’ai été cyberscanné en 3D, et d’ailleurs on m’a scanné assez souvent, pratiquement tous les 15 jours.

Pour quelles raisons ?

Je ne le sais pas exactement. Je crois que la reconstitution de mon corps en 3D a été compliquée à faire, et qu’ils avaient sans doute besoin de données supplémentaires, afin de perfectionner leur modélisation et leur animation. Ce n’était pas gênant pour moi, étant donné que le processus de cyberscanning est très rapide. On se tient immobile au centre de la machine, un grand bras en forme d’arc pivote autour de vous, et tout est fini au bout de quelques minutes. Mais je dois dire que c’est impressionnant de se voir numérisé ainsi, jusque dans les détails les plus embarrassants ! (rires) Cela dit, je serais bien ingrat de me plaindre, parce que I’équipe 3D a pris soin de moi et de mon image. Quant il m’arrivait de faire une petite entorse à mon régime, les infographistes pouvaient arranger cela en post production et me faire retrouver la ligne…virtuellement ! (rires)

Pouvez-vous nous parler de la manière dont vous vous êtes préparé physiquement à tenir ce rôle ?

J’ai commencé ce processus six à sept mois avant le début de la production, en faisant de la musculation deux heures par jour et en suivant un régime alimentaire à base de protéines. On m’a quand même laissé manger à peu près ce que je voulais une journée par semaine, ce qui rendait le régime moins strict. Mais tout ce dont je rêvais, c’était d’un grand bol de repos absolu ! Puis l’entraînement s’est prolongé pendant toute la production et le tournage du film, soit six mois supplémentaires. A un moment, j’ai eu l’impression que je n’arrêterais jamais de travailler sur GREEN LANTERN ! (rires) Après avoir fait tant d’efforts, dès que les prises de vues ont été terminées, j’ai eu l’impression de voir mes muscles disparaître en quelques jours à peine ! C’était un peu frustrant après une année d’exercices, mais pratique aussi, car j’avais tellement pris de volume et de poids que je n’arrivais plus à entrer dans mes vêtements. Maintenant, je peux mettre à nouveau mes bons vieux jeans et mes sweat shirts !

Est-ce que vous avez eu du mal à vous plier à une telle discipline ?

Oui et non. Bien sûr, il faut faire des efforts et des sacrifices. Travailler dur, se lever tôt, renoncer à ce que vous aimez manger habituellement. Mais il faut fixer son regard à l’horizon, sur le but à atteindre. GREEN LANTERN est un grand pari fait par le studio et par toute une équipe. Faire ce que l’on attendait de moi était la moindre des choses. Tout comme jouer dans un cercueil de bois pendant plusieurs semaines sur un plateau obscur pour le tournage de BURIED, dont le personnage est un otage enterré vivant… Mon objectif en tant qu’acteur est de surpasser ce que le public attend d’un film.

Y a t’il des films fantastiques et de Science Fiction qui vous ont particulièrement marqués pendant votre jeunesse ?

J’étais fan de la saga STAR WARS quand j’étais enfant. Pour moi, c’étaient les trois films les plus chouettes que l’on puisse imaginer. L’une des raisons pour lesquelles j’ai voulu tourner GREEN LANTERN, c’est qu’il m’a semblé que le parcours de son héros n’était pas si éloigné que cela des récits de George Lucas, et de ce que Joseph Campbell décrit dans son célèbre ouvrage sur la mythologie intitulé LE VOYAGE DU HEROS. Pour moi, Hal Jordan est un mélange de l’astronaute Chuck Yeager et de Han Solo ! C’est un peu comme si c’était Han Solo qui tenait le rôle de Luke Skywalker, en fait !

GREEN LANTERN reposant en grande partie sur vos épaules, sentez-vous une plus grosse pression qu’à l’habitude, alors que la sortie du film approche ?

Oui, bien sûr. Mais il faut avoir confiance en son réalisateur, et en les centaines de femmes et d’hommes qui travaillent vingt heures par jour, sept jours sur sept, pour créer les effets visuels qui vont permettre de représenter l’univers du film, alors que vous avez tourné essentiellement sur des plateaux vides devant des fonds bleus. GREEN LANTERN est vraiment le fruit de la collaboration de milliers de personnes qui ont chacun une part de responsabilité dans le rendu du résultat final. En tant qu’acteur, je représente une partie significative mais relativement réduite de la création du film, et comme tous les membres de notre grande équipe se font confiance pour atteindre le but commun, je suis confiant et serein. De manière générale, quel que soit le film dans lequel je décide de m’impliquer, je travaille très dur en donnant le meilleur de ce que je peux faire. Je fais beaucoup d’efforts pour « avoir de la chance », et je crois que c’est ainsi que j’ai réussi à construire peu à peu ma carrière d’acteur. Je crois que si j’avais décroché un rôle comme celui de Green Lantern quand j’avais vingt ans, je serais grillé, mort professionnellement aujourd’hui ! (rires) Ce film est arrivé au bon moment de ma carrière et de ma vie, quand j’étais prêt à l’assumer. Je ne crois pas que quoi que ce soit soit définitivement acquis dans une carrière d’acteur.

Vous qui avez un bon sens de l’humour, comment réagissez-vous au fait d’avoir été désigné comme « L’homme le plus sexy au monde » par un grand magazine américain ?

Je crois qu’il n’y a aucun moyen de répondre à cette question sans paraître totalement stupide ou incroyablement superficiel ! En toute sincérité, on me parle très rarement de cela, et quand cela arrive, ce sont toujours des journalistes qui abordent ce sujet. Quand je cherche des yaourts demi écrémés dans un supermarché, je peux vous assurer que jamais une vendeuse ne vient me voir en me disant « Eh bonjour, homme le plus sexy au monde ! Qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? » (rires)

Vous est-il arrivé de penser que les contraintes technologiques du tournage de GREEN LANTERN empiétaient sur votre jeu d’acteur, qu’elles constituaient une contrainte ?

Non, car les trucages sont là pour de bonnes raisons, pour permettre aux scènes d’action de prendre toute leur ampleur. C’est très excitant de participer à ce processus. C’était très intéressant pour moi de voir comment les différentes parties du film étaient filmées, et de découvrir ensuite comment on allait assembler toutes les pièces de cet énorme puzzle. A certains moments, je parlais en face d’une simple balle de tennis comme si c’était un personnage, il n’y avait strictement rien en face de moi. Mais à aucun moment je n’ai eu le sentiment d’être isolé à cause de la technique. J’avais juste l’impression d’être un des membres d’un grand orchestre qui se préparait pour interpréter une symphonie. Chacun avait sa partition à jouer dans son registre.

Pouvez-vous parler de votre relation avec les fans de comics ?

Eh bien, elles sont plutôt bonnes jusqu’à présent ! Personne ne se manifeste plus clairement et plus bruyamment que les fans de comics. Mais ce que vous devez prendre en considération quand vous jouez dans une adaptation de bande dessinée comme GREEN LANTERN, c’est qu’il faut tenir compte de la sensibilité des fans sans aliéner pour autant le grand public. Il faut toujours penser au plus grand nombre de spectateurs, et aux gens qui n’ont jamais entendu parler du personnage de Green Lantern. A moins de participer à un film extrêmement ciblé, comme une comédie interdite aux moins de 16 ans par exemple, il faut essayer de plaire intelligemment aux fans et au grand public, ainsi qu’aux spectateurs de tous les âges : enfants, adolescents, jeunes adultes, parents et même grands-parents !

Pouvez-vous nous parler de la manière dont les scènes dans lesquelles Green Lantern vole, utilise ses pouvoirs et se bat ont été tournées ?

Les principales scènes de combats ont été filmées de manière relativement traditionnelles, presque au corps à corps. Martin Campbell voulait que ces bagarres soit tournées comme si elles se déroulaient dans l’espace confiné d’une cabine téléphonique. Comme pendant une lutte au couteau dans une ruelle. Il voulait sentir un côté viscéral, immédiat, instinctif. Pendant ces confrontations, Green Lantern vole et se sert très souvent des pouvoirs de sa bague, comme dans la BD, pour matérialiser des objets formés de pure énergie. J’étais suspendu à des câbles, souvent pendant de longues heures, quand nous filmions ces plans. Ensuite, les câbles étaient effacés numériquement , et on insérait les effets numériques et les décors virtuels. Mais il y a aussi des scènes d’affrontements qui se passent dans de vrais décors. Le reste du temps, le tournage du film ressemblait à un film normal.

Qu’est-ce qui est le plus difficile à supporter quant on est suspendu à des câbles ?

La posture, déjà, car ce n’est pas évident de se retrouver à 5 mètres du sol, suspendu par des filins métalliques, avec un harnais qui fait reposer tout le poids de votre corps sur les parties les plus sensibles de votre anatomie…Quand on est trentenaire comme moi, c’est nettement moins drôle à faire que dix ans plus tôt ! (rires) On se retrouve avec des crampes terribles, et certains muscles dont on ignorait l’existence se rappellent à votre bon souvenir !

Avez-vous été blessé pendant le tournage, en faisant certaines acrobaties ?

Oui, assez souvent ! Mais je savais que ça allait m’arriver : j’avais été averti…

Quelle a été la blessure la plus sérieuse ?

Je me suis délogé l’épaule deux fois de suite…et j’ai ressenti tout un tas de douleurs mystérieuses non encore résolues ! Mais comme je vous le disais, je savais ce que je faisais en acceptant de jouer ce rôle. Au cours de notre premier rendez-vous, Martin Campbell m’avait prévenu. Il m’avait dit « Ce film va t’épuiser et aspirer toutes tes ressources. » J’ai donc veillé à être dans la meilleure forme physique possible avant le tournage, puis je me suis entraîné tous les jours pour la conserver par la suite.

Pour faire allusion aux personnages héroïques que vous avez interprétés récemment, qui gagnerait un combat qui opposerait Captain Excellent, Deadpool, Green Lantern et Hannibal King ? (Ryan Reynolds jouait le superhéros imaginaire Captain Excellent dans PAPER MAN, Deadpool dans X-MEN ORIGINES : WOLVERINE, et Hannibal King dans BLADE TRINITY, NDLR)

Bonne question…Hmm, je dirais Captain Excellent, parce que c’est un personnage qui n’existe que dans l’esprit du héros de PAPER MAN, et que par définition, rien ne peut lui arriver !

Quelles sont les scènes que vous avez eu le plus de plaisir à jouer et quelles sont celles qui ont été les plus difficiles à tourner ?

J’aime beaucoup les premières scènes pendant lesquelles j’arrive sur Oa, la planète où se trouve le quartier général des Green Lanterns. Il y a beaucoup de choses intéressantes qui se passent pendant ces séquences : de l’aventure, du mysticisme, des intrigues. Tout cela est habilement mélangé pour captiver les spectateurs. C’est tout ce que je préfère, réuni dans un seul film !

Pouvez-vous parler de la difficulté de réussir le mélange de comédie, de romance et d’action dans un film de superhéros ? Dans IRON MAN, ce cocktail a très bien fonctionné, tandis que dans BATMAN & ROBIN avec George Clooney, tout tombait à plat…

C’est effectivement un exercice très difficile à réussir. On marche sur la corde raide et il faut garder l’équilibre…Je crois que la bonne attitude à avoir, c’est de ne pas aller vers l’outrance. Je me souviens qu’au moment où on a montré la première bande-annonce du film, les gens ont dit « Est-ce que cela va être une version humoristique de GREEN LANTERN ? », simplement parce que les deux seules plaisanteries du début du film avaient été incluses dans ce montage-là. La raison pour laquelle ils avaient été obligés d’utiliser beaucoup de plans en prises de vues réelles dans cette première bande-annonce, c’était qu’ils de disposaient que de très peu de plans truqués finalisés à montrer, et que de trois ou quatre avec le personnage de Green Lantern en costume. Le processus de post-production est si complexe qu’à ce moment-là, c’était tout ce qui était présentable parmi les effets numériques en cours de réalisation. Pour revenir à votre question, je crois que c’est important de montrer toutes les facettes du personnage, y compris les moments où il peut être amusant, irritant ou maladroit. Il faut que l’histoire réussisse à divertir les spectateurs de toutes les générations. Et pour atteindre ce but, j’étais convaincu que jouer Hal Jordan comme une sorte de Han Solo était la bonne option. Il est courageux, mais il n’hésite pas à lancer des réparties cinglantes de temps en temps, au bon moment. Hal n’est pas quelqu’un que l’on décrirait forcément comme un type « rigolo », mais il a le sens de l’humour.

Green Lantern appartient à une sorte de police intergalactique. Est-ce que vous l’imaginez un peu comme un justicier de l’ouest sauvage ?

Oui, il a ce côté un peu cinglé de certains héros de western, qui tirent d’abord et posent des questions ensuite. Il ne prend pas le temps d’une pause de réflexion en cas de danger : il se fie à son instinct, à ses tripes, et il agit. C’est donc un comportement assez proche de celui des personnages de westerns.

Hal Jordan est le fondateur de la « Ligue de Justice » au sein de laquelle se trouvent Superman, Batman, Flash, Wonder Woman et Green Lantern. Or, il se trouve que Warner développe un projet sur la ligue de Justice depuis quelques années déjà. Il avait été abandonné un moment, mais semble renaître, d’après les derniers échos. Avez-vous été contacté à propos de ce projet de film ?

Non, absolument pas. J’ignore ce que le studio à l’intention de faire de ce projet par la suite.

Il est probable que le studio souhaite concevoir une trilogie GREEN LANTERN. Pouvez-vous nous parler de l’évolution émotionnelle de votre personnage au cours de cette première aventure ?

Oh, Hal aura encore largement la possibilité d’évoluer au cours des autres films, si nous les faisons. Disons qu’à la fin de cette première aventure, il se sent prêt à en tenter d’autres. Ce premier voyage lui a permis de découvrir qui il était vraiment, quant il lui a fallu protéger la terre en s’interposant devant le terrible danger qui la menaçait. Cette épreuve a été l’occasion de comprendre pourquoi il avait été choisi et comment cela s’intégrait à sa destinée.

Etait-ce quelquefois difficile de jouer en face d’un plateau vide ?

Oui bien sûr, mais j’avais un peu d’entraînement : on peut parler de mon enfance si vous le voulez ! (rires) Prétendre voir des choses qui n’existent pas, c’est la base du travail de tout acteur.

Justement, si vous possédiez vraiment la bague magique de Green Lantern, comment l’utiliseriez-vous ? Que feriez-vous surgir comme objet ?

Oh mon dieu…Comme je viens à peine d’arriver de Capetown, en Afrique du Sud, où je tourne un thriller avec Denzel Washington, je crois que je ferais apparaître un bon lit avec un matelas de plumes ! (rires)

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