MARVEL SUPERHERO ISLAND
Article Attractions du Dimanche 08 Juin 2008

L’univers de Stan Lee, le co-créateur des X-Men, de Spider-Man, Hulk, Iron-Man et de la plupart des superhéros Marvel, a été superbement reconstitué dans le parc d’attraction Universal's Islands of Adventure.

Par Pascal Pinteau

Destination : les îles de l’aventure

Le parc d’attraction Islands of Adventure situé à Orlando, en Floride est l’un des plus beaux au monde. Inauguré en 1999 par Steven Spielberg – consultant officiel des parcs Universal - il est constitué de cinq zones qui regorgent de décors remarquablement détaillés et d’attractions bluffantes. Nous aurons l’occasion de vous reparler prochainement de plusieurs de ces « îles de l’aventure », mais à l’heure de la sortie de Iron Man, c’est tout naturellement l’île Marvel que nous invitons à visiter. Eh oui !, que vous soyez fans nostalgiques de Fantask, Strange et Nova, ou lecteurs des derniers magazines édités par Marvel France, il existe désormais un lieu entièrement consacré à vos superhéros préférés ! Un sanctuaire inespéré qui vous arrache presque une larme d’émotion tant il est joussif.

Universal's Islands of Adventure :


Une transposition parfaitement réussie

Aux abords de Marvel super hero Island , c’est d’abord la silhouette de l’énorme rollercoaster dédié à Hulk que l’on voit de loin. En entrant dans la file d’attente, les visiteurs découvrent le laboratoire dans lequel le docteur Banner teste un nouvel accélérateur de rayons gamma. Une fois assis dans les wagons du rollercoaster, les spectateurs traversent le générateur de rayons Gamma et ont l’occasion de se rappeler pourquoi Banner s’est transformé en Hulk : ses expériences tournent toujours mal ! Le train de wagons est propulsé de 0 à 60 kilomètres/heure en deux secondes grâce à une série de moteurs magnétiques linéaires. Il entame illico une redoutable série d’inversions. Pendant les 2 minutes et 15 secondes du parcours, les 32 passagers du véhicule subissent sept vrilles, frôlent les eaux du lac à plusieurs reprises et plongent dans deux tunnels souterrains ! La trajectoire du parcours est tellement musclée que l’on a dû installer un filet sous une vrille pour récupérer les lunettes, baskets, portefeuilles et autres casquettes qui étaient éjectées en route !



Lorsqu’ils sortent du Incredible Hulk coaster , les jambes vacillantes, les visiteurs encore vaillants peuvent faire un tour dans le manège Storm Force Accelatron , dans lequel des modules futuristes pivotent sur eux-mêmes et sur une séries de plaques tournantes. Après avoir testé les limites ultimes de la résistance de son estomac, on peut aller se reposer dans le Fantastic Four café , situé juste à côté. La décoration intérieure évoque celle du laboratoire que Reed Richards a aménagé dans le Baxter Building. La Fantasticar des 4 Fantastiques est d’ailleurs garée devant le bâtiment, comme si le célèbre quatuor venait de regagner son appartement New Yorkais ! Cet accessoire géant fait la joie des fans, qui s’y pressent pour se faire prendre en photo. Nul besoin d’emprunter ce véhicule volant pour aller rendre visite à l’ennemi juré de nos héros. L’antre du docteur Fatalis, surmontée de deux énormes tours, est installée un peu plus loin.

Incredible Hulk coaster - Vue subjective :


Les tours de la terreur

Des personnages costumés évoluent dans toute la zone de Marvel Island : Le docteur Fatalis, Captain America, le Bouffon Vert, et un Spider-Man particulièrement saisissant, qui prend des poses directement issues de la bande dessinée ! La thématisation de Doctor Doom’s Fearfall est particulièrement réussie. Lorsque l’on pénètre dans l’attraction, on se retrouve dans l’ambassade du Latvéria, le minuscule pays dont le docteur Fatalis est devenu le chef suprême. Des effigies du leader éclairé ornent partout les murs, et des robots sentinelles veillent, fusils laser en main, histoire de rappeler aux dissidents que le silence est d’or ! Un dessin animé de propagande , rayé, en noir et blanc, est projeté sur un écran vertical. Il vante les mérites de Fatalis et explique pourquoi « cet admirable génie, sauveur du Latveria » a inventé les tours de la terreur . Le bon docteur a mis au point un procédé qui permet de capter la peur , de la stocker, puis de la communiquer à ses ennemis ! Fatalis a donc ordonné à tous les Latvériens de se porter volontaires pour participer à sa nouvelle expérience. Cordialement accueillis par des soldats, les pauvres gens ont d’abord dû se sangler sur les nacelles des tours. Une fois hissés à 60 mètres de hauteur, Fatalis les laisse tomber en chute libre pour pouvoir susciter leur effroi et l’absorber avec sa machine ! Après une telle entrée en matière, les visiteurs connaissent le sort qui les attend en prenant le chemin des deux tours parallèles qui fonctionnent sans répit, l’une après l’autre ! Leurs cris résonnent à intervalles réguliers dans Marvel Superherol Island, semblant répondre en écho à ceux qui proviennent du Incredible Hulk Coaster !

L’attraction la plus coûteuse au monde

Si les deux premières attractions de l’île sont réussies, la troisième est sans conteste la plus étonnante. The Amazing adventures of Spider-man réussit le tour de force de faire pénétrer le public dans les bandes dessinées de l’homme-araignée. Budget de réalisation : 200 millions de dollars ! Oui, vous avez bien lu : 200 millions de dollars, soit presque un quart du coût total du parc ! Le Bâtiment qui abrite l’attraction est en fait le building du Daily Bugle , le journal de Jonah J. Jameson, le pire ennemi de Spidey. La file d’attente serpente dans les couloirs du journal, des décors habilement soulignés de lignes claires et sombres pour évoquer le graphisme d’une bande dessinée. Les visiteurs traversent d’abord le minuscule bureau de Peter Parker, le labo dans lequel ses derniers clichés sont développés (on peut d’ailleurs y voir, révélées par une lampe infra-rouge, les empreintes que Peter a laissé sur les murs en se transformant en Spider-Man !) puis la salle de rédaction. Ils sont ensuite interpellés par Jonah J. Jameson, qui apparaît en animation sur un grand écran. Le rédacteur en chef du Daily Bugle a mijoté un plan pour prouver au monde que Spider-man est une menace. Il a fait fabriquer un véhicule radiocommandé que les spectateurs vont emprunter pour traquer et capturer l’homme-araignée. Le message de Jameson est soudain brouillé. Le Docteur Octopus apparaît alors en compagnie de ses complices Electro, Hydro-man et Hobogoblin, pour annoncer qu’il va semer la terreur grâce à sa nouvelle invention : le rayon anti-gravité. Il réclame quelques dizaines de millions de dollars pour renoncer à ses méfaits et réparer les dégâts qu’il a causés : en guise de mise en garde, Octopus a déjà dérobé la statue de la liberté ! Jameson réapparaît ensuite pour indiquer comment il convient d’utiliser son engin. Les spectateurs s’asseyent à l’intérieur du véhicule, chaussent les lunettes polarisées qui leur sont tendues, puis avancent lentement dans les décors grandeur nature des ruelles désertes de New York. L’ombre de Spider-man apparaît soudain sur un mur. En débouchant devant un building, les visiteurs aperçoivent Spidey juché sur un balcon. L’homme-araignée projette sa toile, s’élance et atterrit sur le véhicule en déplacement, qui est secoué au moment de l’impact ! L’effet est absolument saisissant. Le superhéros est représenté par une image de synthèse en relief, mais il semble bien présent, pointant son doigt vers les passagers du véhicule en leur demandant de l’aider à trouver la bande de Doc Ock. La suite de l’attraction est une époustouflante série de confrontations avec chaque super-vilain. Electro arrache un câble à haute tension et tente de faire griller les spectateurs. Le docteur Octopus surgit en défonçant un mur de briques et poursuit le véhicule en essayant de le happer avec ses tentacules d’acier. Le clou de l’attraction est la bataille entre Spidey et l’ensemble des malfaiteurs. Le véhicule des spectateurs est soulevé de terre par le rayon antigravitationnel d’Octopus. Il dépasse la pointe des plus hauts gratte-ciels de New York et tombe ensuite en chute libre avant d’être rattrappé in-extrémis par la toile de l’araignée, à quelques centimètres du sol !

Publicité pour The Amazing adventures of Spider-man :


Une technologie unique

Cet extraordinaire effet combine plusieurs trucages : des rétroprojections d’images en relief, des mouvements générés par le véhicule - une sorte de simulateur de vol sur roues - et des décors truqués qui défilent devant les yeux des spectateurs. L’illusion est parfaite. On ne sait plus si l’on a la tête en haut ou en bas, ni si l’on va survivre à cet affrontement cataclysmique ! Spider-man triomphe une fois de plus et livre les méchants à la police, non sans oublier de prendre quelques photos…qu’il revendra en tant que Peter Parker à un certain Jonah J. Jameson ! Vous l’aurez compris, The Amazing adventures of Spider-man est l’une des attractions les plus extraordinaires au monde. Sa mise en scène, captivante de bout en bout, utilise si bien les technologies de pointe qu’elle parvient à les faire oublier . Seul le plaisir du spectateur subsiste, et à en juger par les visages radieux qui émergent du Daily Bugle, la satisfaction est unanime. Si vous avez la chance de vous rendre aux USA, faites un tour en Floride pour découvrir Universal’s Islands of Adventure , ainsi que l’autre formidable parc à thème situé juste à côté, Universal Studios Florida. Un conseil de voyage très appréciable : séjournez au moins une nuit dans un des quatre hôtels du site Universal (tous superbes), car la carte magnétique qui vous sert de clé devient un accessoire magique dans les deux parcs : elle vous permet d’éviter toutes les files d’attentes des attractions et de prendre place directement dans des allées d’entrées prioritaires. Il vous suffira de patienter de 5 à 10 minutes, même un jour de forte affluence, pour accéder directement aux attractions les plus populaires. Un vrai bonheur !

The Amazing adventures of Spider-man - Making of :




Interview de Mark Woodbury, superviseur et co-concepteur de l’attraction “SPIDER-MAN” de “Marvel Super hero Island”

Pouvez-vous nous décrire les nouvelles techniques de projection en 3D utilisées dans l’attraction Spider-man ?

Nous utilisons une technique qui consiste à rétroprojeter sur des écrans des images de synthèses en relief en 35mm, ou en 70mm lorsqu’il s’agit des images les plus grandes. Ces projections d’images de synthèse sont intégrées à l’intérieur des décors de rues et de hangars dans lesquels se déroule l’action. L’innovation de l’attraction, c’est que nous sommes parvenus à coordonner les perspectives des images en relief pour qu’elles coïncident avec les déplacements des véhicules qui sont pourvus de bases de simulation de mouvement. La sensation de relief et de “pénétration dans une scène 3D” est grandement amplifiée. Cela nous permet par exemple de créer l’illusion que Spider-man atterrit sur le capot du véhicule: les perspectives de l’images 3D changent au fur et à mesure que l’engin se déplace latéralement, et l’impact est simulé par les vérins hydrauliques intégrés, qui se comportent comme ceux d’un simulateur de vol.

La mise au point de ces effets a-t’elle été difficile ?

La technologie qui nous a permis d’accomplir cela n’existait pas lorsque nous avons commencé à préparer cette attraction. Il nous a donc fallu l’inventer. C’est une technique qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet, et que nous avons baptisé “Squinching”. Elle nous permet de déplacer le point de convergence du relief et les perspectives du décor en fonction des déplacements des véhicules devant l’écran de rétroprojection.

Comment ces réglages ont-ils été effectués ?

Nous avons d’abord mis au point le déroulement de chaque séquence du film. La composition des décors, les animations des personnages, et les effets spéciaux, et ensuite programmé les déplacements des véhicules pour obtenir le rendu final des images de synthèse.

Pouvez-vous décrire le fonctionnement des véhicules: comment ils fonctionnent et comment ils sont programmés ?

Ce sont les véhicules les plus sophistiqués ce ce type. Ils sont équipés de six axes de mouvements et sont également capables de se déplacer à la fois très vite et très précisément, tout en résistant à de rapides accélérations.

Le véhicule est-il suffisamment “intelligent” pour savoir où il se trouve à chaque instant ? Recoit-il un feedback continu pour lui permettre d’agir en fonction de chaque scène ?

Le véhicule sait où il est à chaque seconde. Il est synchronisé à chaque image du film de manière extrêmement précise.

Reçoit-il les informations qui l’animent par les rails ou toutes les séquences sont-elles préprogrammées ?

Les séquences sont préprogrammées et déclenchées par sections au fur et à mesure de la progression du véhicule.

Quelle est la compagnie qui a réalisé les images de synthèses de l’attraction ?

Kleiser-Walczak Construction Company. Ils avaient conçu les images de synthèses et les paysages futuristes du film Judge Dredd. Ils ont fait un travail remarquable.

Ont-ils utilisé des système de “capture de mouvement” pour enregister les gestes de comédiens et animer ainsi Spider-man et les super-vilains qu’il affronte ?

Nous avons employé cette technique initialement, mais nous l’avons rapidement abandonnée. Avec ce système, vous êtes trop limité par les mouvements que peuvent faire les êtres humains. Nous voulions que nos superhéros se déplacent de façon vraiment spectaculaire et prennent des postures presque irréelles, qui correspondent à ce que l’on peut voir dans les bandes dessinées de Spider-man.

Combien de temps a-t’il fallu pour générer toutes les séquences en images de synthèses de l’attraction ?

Nous avons travaillé dessus pendant plus d’un an et demi.

Pouvez-vous expliquer les différentes phases de réalisation?

C’était un processus d’animation classique avec une animation corporelle “rough”(au brouillon) au départ, puis une animation faciale et celle des effets plus subtils, le réglage des éclairages, des prononciations de texte, etc..

Avez-vous réalisé des animations provisoires pour tester le synchronisme du film avec les véhicules ?

Oui, lorsque l’animation était rough, nous l’avons testée avec un prototype de véhicule et nous avons tenu compte de ce que nous avons observé alors pour raffiner les images sur lesquelles l’équipe d’animation travaillait encore. C’est là toute la difficulté de ce type de travail. Il faut souvent reconstituer l’attraction avant qu’elle ne soit construite pour vérifier que tous les éléments qui la composent fonctionnent correctement à l’unisson !

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau.

MARVEL SUPERHERO ISLAND :


Interview de STAN LEE, Co-créateur des superhéros Marvel

Vous a-t’on proposé de participer à la conception de l’île Marvel ?

J’ai été consulté, mais je n’ai pas voulu m’en mêler et risquer de tout gâcher ! (rires) Et quand je vois le résultat, cela dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Les maquettes et les illustrations préliminaires que j’avais vues étaient déjà impressionnantes, mais je dois dire que j’ai eu le souffle coupé quand je me suis promené pour la première fois dans ces décors grandeur nature ! Je ne sais pas si vous le savez, mais les façades de certains bâtiments ont été dessinées par Adam Kubert, qui a travaille sur les BD Uncanny X-Men.Adam est un génie. Il a de qui tenir : son père est Joe Kubert, le créateur de Sergent Rock, un des géants de la BD !

Avez-vous été impliqué dans la création de l’attraction Spider-man ?

Non plus ! Franchement, j’aurais été incapable de trouver des idées aussi époustouflantes que celles de l’équipe des concepteurs de l’attraction. Ce sont tous des génies! Jamais je n’aurai imaginé que l’on puisse obtenir un résultat aussi extraordinaire. Tous les sens sont assaillis d’informations : des images, des sons, des mouvements, de la chaleur, du froid. C’est un spectacle total, qui ne ressemble à aucune autre attraction.

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus quand vous avez découvert l’attraction ?

On a vraiment l’impression de se retrouver physiquement plongé au milieu des aventures de ce bon vieux Spider-man. Comme si une machine extraordinaire vous avait téléporté dans l’univers des comics, de l’autre côté de la feuille de papier. C’est absolument incroyable. Je n’aurais jamais cru possible que l’on puisse faire vivre une BD de cette manière-là. L’attraction est tellement intense que l’on a l’impression d’avoir fait une séance de gym en en sortant, mais elle aussi très bien adaptée à un public familial. Je suis octogénaire, mais je me suis autant amusé que les enfants qui étaient dans le même véhicule que moi ! (rires)

Après Spider-man, quels seront les héros des prochaines attractions ? Les X-Men ?

Je n’ai pas le droit de vous révéler quelles seront les futures attractions de Marvel Superhero Island mais croyez-moi, elle vaudront tout autant le détour!

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau.

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Rendez-vous sur le site Arthur Futuroscope pour découvrir la nouvelle attraction du parc du Futuroscope : Arthur, l'aventure 4D. Retrouvez également des informations sur l'univers d'Arthur et les Minimoys.




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