INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE : Dans les coulisses de la dernière aventure d’Indy – 2ème partie
Article Cinéma du Lundi 03 Juillet 2023

Au début du film, Indiana Jones est au bout du rouleau. Alors qu'il s'apprête à prendre sa retraite d'enseignant, il passe ses nuits seul dans un modeste appartement new-yorkais. Harrison Ford raconte : « L'Indiana Jones que nous rencontrons en 1969 est le résultat de l'expérience que nous avons vécue avec lui dans les autres films. Voilà ce qui arrive quand on est un professeur d’archéologie brisé, frustré dans sa carrière car abordant son dernier jour de travail avant la retraite, et à qui il arrive de boire un verre au milieu de la journée. Il est découragé, cynique, blessé. Mais les événements qui sont sur le point de lui tomber dessus l’entrainent dans une grande aventure avec non seulement un certain degré de rédemption mais aussi de renouveau. »

James Mangold renchérit : « Je voulais que le personnage que nous découvrons en 1969 s'éloigne le plus possible de l'Indy que nous connaissons, pour que le public ressente une grande exaltation quand les circonstances l'obligent à coiffer à nouveau son chapeau inconique. La fin des années 60 correspond à une époque où plus personne ne croit à des héros comme Indiana Jones. À bien des égards, l'aventure que nous avons concoctée est un règlement de comptes entre un héros de la vieille école et un monde moderne ambivalent et de plus en plus cynique. »

L’INSPIRATION HISTORIQUE DU CADRAN DE LA DESTINÉE

Le cadran d'Archimède - l'artefact très recherché et moteur du récit - a été inspiré par un objet unique dans le monde réel : la machine d'Anticythère. Ce dispositif mécanique, dont on pense qu'il était utilisé dans la Grèce antique pour calculer et afficher des informations sur des phénomènes astronomiques, a été décrit comme le plus ancien exemple connu d'ordinateur analogique.

James Mangold poursuit : « Dès que j'ai su que le film parlait du temps, des occasions manquées, des opportunités perdues, des choix accomplis, des erreurs irrévocables, je me suis demandé quelle serait la seule chose qui me permettrait de réparer le temps lui-même. D’après les recherches que j'ai effectuées sur la machine d'Anticythère - dont la rumeur dit qu'il s'agit d'une invention d'Archimède - il pourrait s’agir d’une sorte de boussole temporelle. »

Les scénaristes ont pris la liberté d’inventer leur propre version de cette machine en y injectant un peu de magie afin d’en faire le parfait MacGuffin de l'histoire. Harrison Ford affirme : « Le cadran d'Archimède est un concept audacieux. De plus, c'est un choix de génie. Les objets que nous avons utilisés dans les autres films avaient toujours un aspect religieux : les pierres de Sankara, le Saint Graal, l'Arche d'Alliance. Mais là, il s'agit de jouer avec la nature même de la science. »

Décidé à récupérer l'objet, Indy quitte New York pour reprendre le cadran, mais il n'est pas le seul à poursuivre Helena. Son ancien ennemi juré, Jürgen Voller, se lance également à ses trousses dans l'espoir d'intercepter le cadran. « Les meilleurs méchants des films d'Indiana Jones sont les nazis », assure le coscénariste John-Henry Butterworth. « Et c’est tout ce qu’on veut voir : Indy qui se bat contre les nazis et finit par l'emporter. Trouver un moyen de faire rentrer cela dans le cadre temporel dans lequel nous voulions que se déroule l'intrigue principale était comme résoudre une énigme de mots fléchés. »

Pour atteindre ce but, l’équipe du film a créé un prologue plein d'action se déroulant en 1944, dans lequel un Indy plus jeune se bat contre des ennemis nazis. James Mangold reconnaît : « En la circonstance, réaliser une séquence complexe avec Indiana à son apogée combattant les nazis relèverait du miracle. Mais en même temps, cela permettrait au public de se souvenir de quelque chose qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Je voulais avoir la chance de faire un film avec un Harrison jeune. L'ambitieux qui sommeille en moi voulait tenter sa chance. Alors nous avons écrit cette séquence d’aventure très élaborée en ouverture du film. »

Tandis que la production d’INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE se mettait en place, James Mangold a fréquemment consulté le producteur exécutif Steven Spielberg alors qu’il travaillait sur son drame familial largement autobiographique THE FABELMANS. Aux côtés des producteurs Kathleen Kennedy, Franck Marshall et Simon Emanuel et de son collègue producteur exécutif George Lucas, ce dernier a partagé ses idées créatives sur l'aventure avec James Mangold, qui s'est félicité de sa contribution à tous les aspects de la production.

« Son instinct, son sens de l'histoire et de la mise en scène sont incroyables. » s’enthousiasme James Mangold. « La chose la plus importante que Steven Spielerg ait dite et qui a trouvé une résonnance en moi chaque jour, c'est la question du rythme. Faire un film d'Indiana Jones, c'est comme faire une bande-annonce de long métrage. Le film ne peut pas se mettre en pause longtemps parce qu’il est lui-même conçue comme une bande-annonce qui dure deux heures. Cet aphorisme, qui est une idée toute simple, est resté gravé dans ma mémoire.

UNE DISTRIBUTION COSMOPOLITE

Dès le départ, il n'y a eu aucun doute sur le fait qu’Harrison Ford reprendrait le rôle d'Indiana Jones. Cela a permis à l’équipe du film de réunir des seconds rôles talentueux, capables d'égaler le professionnalisme et l'habileté légendaires de l'acteur. Toutes et tous se sont avérés d'excellents partenaires de tournage. Kathleen Kennedy assure : « Harrison a toujours eu un charisme unique. Personne ne lui ressemble. Tout ce qu’il entreprend fait partie de ce qu'il est. Il n’y a aucun artifice dans son jeu. Il est clair qu'il livre une performance, mais, comme il le dirait lui-même, il joue. Il fait semblant. Et il le faisait bien avant de devenir acteur. C’est ce qui a toujours été au cœur de ses performances et c'est ce qui fait qu’on s’identifie à lui. »

Le rôle central d'Helena Shaw a été confié à la scénariste et actrice Phoebe Waller-Bridge (la série comique « FLEABAG »). Le personnage exigeait une personne capable d'affronter Indy de manière crédible, et l’actrice, qui a notamment incarné le droïde activiste L3-37 dans SOLO : A STAR WARS STORY, était la candidate idéale pour le rôle. Intelligente, charmante et dangereusement imprévisible, Helena est séparée de son parrain depuis des années. La comédienne dit d’elle : « Elle est farouchement indépendante, sait ce dont elle a besoin pour survivre et n’hésite pas à aller le chercher. Tout en faisant preuve de beaucoup d'esprit et de drôlerie. »

James Mangold compare Phoebe Waller-Bridge aux grandes stars de l'âge d'or hollywoodien comme Katharine Hepburn et Barbara Stanwyck : « Elle n’a aucune limite. Elle a une montre suisse de précision derrière les yeux et mieux vaut être prudent. Elle est vive, rapide. Alors, qui de mieux pour manipuler Harrison Ford qu’une personne réunissant tous ces talents ? A chaque film, on espère une alchimie, une musique entre les acteurs. Ensemble, Harrison et Phoebe créent une belle dynamique. »

De son partenaire, Phoebe Waller-Bridge dit : « C'est l'un des êtres humains les plus dynamiques que j'aie jamais rencontrés. Il est incroyablement intelligent et très drôle. Il fait des choix d'acteur exceptionnels et apporte une magnifique énergie sur le plateau. Il est généreux, gentil, adorable. Chaque fois qu'il est là, tout le monde a le sourire. » Et Harrison Ford de lui renvoyer la balle : « Phoebe apporte au rôle ses riches talents de comédienne, mais aussi sa chaleur authentique et son humanité. »

MEILLEUR EST LE MÉCHANT…

Pour incarner Jürgen Voller, les réalisateurs ont fait appel au comédien danois Mads Mikkelsen. Largement connu pour son travail dans les super-productions LES ANIMAUX FANTASTIQUES : LES SECRETS DE DUMBLEDORE, DOCTOR STRANGE et CASINO ROYALE, l’acteur a également livré une performance mémorable dans le drame DRUNK - qui lui a valu l’Oscar - et dans lequel il incarne un professeur de lycée en proie à l'alcoolisme.

Bien qu'il soit très clairement le méchant de l'histoire, ni James Mangold ni l’acteur ne voulaient que Voller soit trop caricatural. Mads Mikkelsen explique : « Nous avons essayé d'éviter le cliché de l'Allemand ou du nazi à l'accent et à la folie extrêmes. Nous voulions qu'il soit un homme qui se fond dans la masse une fois qu'il s'est installé en Amérique, parce qu'il est avant tout un scientifique. Voller est une personne pragmatique, discrète, de ceux que l’on croise au coin de la rue. »

Boyd Holbrook, qui avait déjà travaillé avec James Mangold sur LOGAN et a joué au cinéma dans THE PREDATOR et GONE GIRL, a endossé le rôle de Klaber, le sous-fifre néo-nazi de Voller. Le comédien précise : « Il devient le laquais de Voller, par opportunisme. Il veut entrer dans la cour de cette grande entreprise que Voller est en train de mettre sur pied et il est là avant tout pour servir ses objectifs. »

Indy a aussi des alliés de poids dans son propre camp, comme le note James Mangold : « Ce que nous attendons d'un film d'Indiana Jones, c'est en partie un grand barnum de personnages qui nous tombent dessus pendant qu'ils parcourent le monde. »

Dans ce nouvel opus, l'acteur espagnol Antonio Banderas joue le rôle de Renaldo, un ami marin d'Indy à qui ce dernier fait appel quand il a besoin des services d'un plongeur émérite en Grèce. Ce dernier précise : « Renaldo est désormais un pêcheur, mais c’est probablement un partisan qui s'est battu pour la liberté, peut-être pendant la guerre civile espagnole, ou plus tard pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est un homme courageux, un peu fou, dans le bon sens du terme. Mais surtout, c'est un ami loyal pour Indy. Je pense qu'à ce moment précis de l'histoire, il représente tout ce dont l’archéologue a besoin. »

John Rhys-Davies (la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX) reprend son rôle emblématique de Sallah, le compagnon de longue date d'Indy, l'excavateur loyal et bon enfant des AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE et d’INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE. Lorsque nous le retrouvons dans INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE, il s'est installé aux États-Unis et gagne sa vie comme chauffeur de taxi à New York.

Aussi chaleureux et attentionné que son personnage, John Rhys-Davies était ravi de voir Sallah remonter en selle au côté d’Indy : « C'est merveilleux d'être de retour. Indiana Jones n'a pas seulement changé ma vie, il a aussi changé la nature du cinéma. » James Mangold poursuit : « John est un acteur d'une intensité dramatique incroyable, mais il a un rire magnifique et le sens de la légèreté. De plus, il constitue un excellent faire-valoir pour Harrison. »

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