INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE – Entretien avec Harrison Ford
Article Cinéma du Jeudi 22 Juin 2023

Selon vous, quels sont les points forts et les faiblesses de votre personnage ? Et qu’est-ce qui les rend Intéressants ?

Les points forts d’Indiana Jones sont nombreux et variés, et nous en avons eu la démonstration au cours des quatre films précédents. Dans LE CADRAN DE LA DESTINÉE, nous le retrouvons 15 ans après les événements de l’aventure précédente, et à présent, nous le voyons entrer dans une nouvelle phase de sa vie. Indy a vieilli, c’est son dernier jour de travail en tant que professeur d’archéologie, et nous le voyons prendre sa retraite. On comprend que cette vie-là, cette carrière purement académique si différentes de ses aventures passées, n’a pas été une grande source d’inspiration pour lui. Je dirais même que nous le rencontrons à un moment où il est au plus bas, moralement et dans sa vie personnelle. Nous ne l’avons jamais vu ainsi auparavant… Mais cela fonctionne vraiment bien dans le cadre de cette histoire, parce que c’est précisément là que nous faisons la connaissance du personnage d’Helen, joué par Phoebe Waller-Bridge, dont l’intervention donne l’impulsion de départ à toute l’intrigue qui suit…Pour revenir à la seconde partie de votre question, je suppose que sa faiblesse principale à son âge, ce sont les ravages du temps.

Après 15 ans, pour quelles raisons avez-vous décidé d’incarner à nouveau le professeur Jones ?

Eh bien, j’ai toujours voulu conclure l’histoire en montrant Indy à la fin de sa carrière, à la fin de sa vie. Nous disposions d’un très bon scénario que Jim et ses co-auteurs ont imaginé, et c’est ce qui nous a encouragés à poursuivre le développement de ce projet. J’étais très enthousiaste quand j’ai lu le script que Jim et les frères Butterworth ont conçu. J’ai considéré alors qu’il n’y avait plus aucun obstacle qui nous empêcherait de raconter un autre chapitre de sa vie, de son histoire. J’avais de grandes ambitions pour ce projet.

Vous avez fait de grands adieux à vos personnages cultes ces dernières années : d’abord à Han Solo dans le RÉVEIL DE LA FORCE, puis à Deckard dans BLADE RUNNER 2049, et à présent à Indy dans LE CADRAN DE LA DESTINÉE. Qu’est-ce qui rend cet adieu-là différent des autres ?

Je ne peux pas dire que je connais la réponse à cette question…Ce que je veux dire, c’est que ce film est une expérience unique depuis qu’il a été initié, ce qui le met d’emblée dans une catégorie à part, différente des autres films que vous avez cités. Je ne dirais donc pas que cet adieu m’a paru différent, mais que je l’ai beaucoup apprécié en raison de la forme qu’il a pris. Et personnellement, je suis content parce que je pense que nous avons un film vraiment satisfaisant à présenter aux spectateurs. Nous avons pris en compte toutes nos préoccupations et notre intérêt pour ce personnage, et essayé de façonner un récit captivant qui justifierait qu’Indy soit de retour dans la vie du public qui l’a suivi depuis longtemps. Je pense que grâce aux apports de toute l’équipe créative et de l’histoire que James a contribué à concevoir, ce film est un merveilleux au revoir.

Vous avez joué Indy pendant plus de 40 ans. Qu’est-ce que ce personnage a signifié pour vous, et qu’avez-vous appris de lui ?

Les aventures d’Indiana Jones sont une occupation professionnelle pour des narrateurs. Pour LE CADRAN DE LA DESTINÉE, le conteur en chef est James Mangold, notre réalisateur, et je suis un conteur adjoint. Ce que j’ai appris au fil des ans est simplement ceci : compte tenu de l’expérience que j’ai acquise, j’ai appris des choses. Je considère donc que depuis plus de 40 ans, j’ai non seulement appris à bien connaître ce personnage d’Indiana Jones, mais que je suis aussi parvenu à faire un peu mieux mon travail…Peut-être juste un petit peu mieux. Mais ce personnage a la même importance pour moi que pour le public, parce que c’est à la fois un job, et aussi un contrat qui nous lie. Je dois seulement tout donner si je suis convaincu d’avoir trouvé l’histoire que je voulais raconter et c’est le cas de celle-ci. Quand le fruit de notre travail est accueilli avec la chaleur et la générosité que l’on a réservé à Indiana Jones depuis toutes ces années, c’est un cadeau incroyable. Cela signifie beaucoup pour moi que les gens continuent à apprécier ce que nous faisons, et j’espère qu’ils aimeront cette nouvelle contribution.

Phoebe Waller-Bridge a parlé du conseil que vous lui aviez donné pour se sentir plus à l’aise pendant le tournage : se convaincre juste avant une scène, que finalement, on se moque de ce qui va arriver. On comprend bien qu’il s’agit d’un moyen d’évacuer la pression, mais pouvez-vous nous en dire plus ?

Je pense que les gens qui n’ont pas vécu une expérience professionnelle semblable à la nôtre peuvent se méprendre sur la signification de ces conseils. Vous devez bien évidemment vous soucier de la scène, et de votre interprétation. Vous devez être totalement investi, mais par contre, vous ne pouvez pas vous préoccuper de bien faire pendant que vous jouez, sinon cela se voit sur votre visage. Il faut juste vivre l’instant présent comme s’il se déroulait pour la première fois. Bref, il ne faut pas chercher à obtenir un résultat en restant focalisé sur cela, mais tenter de tout oublier pour vivre la scène de la manière la plus sincère possible.

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