INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE : Dans les coulisses de la dernière aventure d’Indy – 1ère partie
Article Cinéma du Vendredi 16 Juin 2023

Le pitch:

1969. Indiana Jones s’apprête à tirer sa révérence. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l'estimé professeur d'archéologie est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles dans son modeste appartement, où il vit seul désormais. Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d'Archimède, un appareil qui aurait le pouvoir de localiser les failles temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n'a d'autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée. Pendant ce temps, l’ancien nazi Jürgen Voller - un vieil ennemi d’Indiana Jones qui travaille maintenant comme physicien dans le programme spatial américain - a lui aussi ses propres visées sur le cadran. Et son horrible stratagème pourrait changer à jamais le cours de l'histoire mondiale...

Le scénariste et réalisateur James Mangold (COPLAND, LOGAN, LE MANS 66) signe l’ultime chapitre de la saga mettant en scène l’un des plus grands héros du cinéma. Dans INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE, Harrison Ford réendosse pour la dernière fois son costume emblématique d'archéologue à l’esprit affûté pour une aventure palpitante qui se déroule aux quatre coins du globe.

L’AVENTURE A UN NOM : INDIANA JONES

Co-créé par George Lucas et Philip Kaufman (le réalisateur de L’ÉTOFFE DES HÉROS, qui a co-écrit l’histoire des AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE et eu l’idée de faire de l’Arche d’alliance l’objet mystéreux du film) Indiana Jones reste l'un des personnages les plus appréciés jamais portés à l'écran.

l'American Film Institute a même classé l'aventurier au deuxième rang des plus grands héros de cinéma de tous les temps ! Seul Gregory Peck pour son rôle d'Atticus Finch dans DU SILENCE ET DES OMBRES le surpasse. Pourtant, il est difficile d'imaginer qu'Indy aurait bénéficié de la même pérennité dans le patrimoine culturel mondial sans l’interprétation d’Harrison Ford, coiffé d'un fedora marron abîmé par les épreuves.

Dès qu'Indy est apparu pour la première fois à l'écran dans l’iconique LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE réalisé par Steven Spielberg en 1981, le mariage entre le personnage et la star s’est avéré une évidence parfaite. Avec sa masculinité rugueuse, l’acteur avait non seulement un charisme indéniable mais aussi un charme intense et touchant. Il affichait un sourire en coin à tous les moments opportuns et se sortait de situations apparemment impossibles grâce à un mélange d'ingéniosité, de débrouillardise et de chance.

De tous les personnages mémorables incarnés par Harrison Ford, Indiana Jones a toujours genéré en lui une tendresse particulière, si bien que l'acteur demandait régulièrement aux producteurs Kathleen Kennedy et Frank Marshall s'il était possible de reprendre le rôle une dernière fois. « Harrison aime ce personnage autant que le public, et il ne voulait pas que cela s’arrête » explique Kathleen Kennedy. « Il demandait sans cesse si une nouvelle histoire serait écrite. »

Pour trouver la réponse, Kathleen Kennedy, Harrison Ford et Steven Spielberg se sont tournés vers James Mangold, véritable conteur à l'origine de films tels que WALK THE LINE, LOGAN et LE MANS 66. Nommé deux fois aux Oscars, le cinéaste a acquis une grande expérience en racontant des histoires émotionnellement riches sur des personnages historiques - de Johnny Cash à Carroll Shelby - ou des drames mettant en scène des marginaux. Ses films, souvent centrés sur des protagonistes captivants et tourmentés, sont toujours conçus avec brio. Ils donnent à réfléchir autant qu’ils divertissent.

« Toute l’équipe reconnait depuis longtemps en Jim un réalisateur exceptionnel. » déclare Kathleen Kennedy. « Il fait également partie de ces rares cinéastes qui étudient vraiment les films. C'est un érudit lorsqu'il s'agit de parler de cinéma. Dès que le nom de Jim a été évoqué, Harrison Ford a été à 100 % d'accord. Cela comptait beaucoup pour moi, pour Steven Spielberg et pour Frank Marshall. »

Connaissant déjà personnellement James Mangold, Harrison Ford explique que c'est l'ensemble de son œuvre qui montre à quel point le scénariste-réalisateur était la personne idéale pour reprendre les rênes de Steven Spielberg à l’occasion de cette dernière aventure d'Indiana Jones. L’acteur confie : « En tant que conteur, James a une perception particulière, née de sa propre expérience et de sa propre compréhension. Son ambition est cohérente avec celle qui nous a portés tout au long de ces films : celle de créer un divertissement grandiose avec une pointe d'humour ironique et une réalité émotionnelle qui emporte l’adhésion du public. »

Steven Spielberg poursuit : « C'est un réalisateur qui partage mes sensibilités en matière de montage, de rythme, de développement de personnages, d'équilibre des scènes. Je me suis dit que si je ne faisais pas un autre Indiana Jones, alors James Mangold devrait le faire. »

James Mangold n'a jamais oublié l'expérience qu'il a vécue à 17 ans en visionnant LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE le jour de la sortie du film, le 12 juin 1981. Il a été captivé par l’exubérance joyeuse de cette aventure, qui emprunte aux styles et aux techniques des premières décennies de l'art cinématographique. Un mélange équilibré de poursuites, de rebondissements, de coups de poing, de romance et d'humour, avec une sensibilité aussi moderne qu’unique.

Cependant, l'amour et le respect que le cinéaste voue à la création de Steven Spielberg expliquent pourquoi il a d'abord hésité à s'engager. Il n'a accepté de passer derrière la caméra que lorsqu'il a su qu'il aurait le temps de créer une aventure captivante digne de la saga Indiana Jones : LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE (1981), INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT (1984), INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE (1989) et INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL (2008), tous réalisés par Steven Spielberg.

S'attelant à la rédaction du scénario, il a retrouvé Jez et John-Henry Butterworth - ses scénaristes sur LE MANS 66 - le célèbre duo dont la filmographie comprend également STRICTLY CRIMINAL, GET ON UP et EDGE OF TOMORROW. En concevant l'histoire, ils ont compris qu'il était essentiel de préserver toutes les qualités qui ont fait d'Indy un tel point d'attraction pour plusieurs générations de cinéphiles.

« Indiana Jones est un personnage qui nous surprend toujours », explique James Mangold. « Il peut être égoïste, empathique, courageux, lâche... et Harrison Ford sait interpréter à merveille tous ces comportements contradictoires. Indiana Jones n'est pas un demi-dieu grec, un héros issu du mont Olympe : c'est au contraire un personnage très humain. Toutes ses excentricités, ses angoisses, ses névroses et ses manies font partie de son attrait. Son seul superpouvoir est sa chance incroyable. »

Tout en voulant honorer le personnage, les scénaristes ont estimé qu'il était important d'offrir au public quelque chose d'excitant et de nouveau. En outre, ils voulaient traiter le sujet de l'âge du personnage puisqu’Harrison Ford aurait 79 ans lors du tournage. Ils ont donc situé le film à la fin des années 1960, une époque où un héros de l’âge d’or, inspiré par les serials des années 30-40, se sentirait lui-même un peu comme une relique.

« La difficulté évidente était de revenir à un genre sans refaire le casting » souligne Jez Butterworth. « Le même acteur qui jouait ce rôle à la trentaine le joue à 79 ans. Très vite, ce qui pouvait être perçu comme un inconvénient s'est avéré être un avantage. Il suffisait de partir de l'idée que ce qui se passe vers la fin de parcours de la vie d’un être peut s’avérer tout aussi fascinant que ce qui s’est déroulé à ses débuts. Cela a apporté une touche d'authenticité au récit, et de nombreuses portes narratives se sont ouvertes. »

Cette approche a beaucoup plu à Harrison Ford, qui a estimé qu'elle correspondait à sa compréhension innée du personnage : « Nous n'avons pas éludé le fait qu'Indy a vieilli de 40 ans au cours de la période où nous avons raconté son histoire. Au contraire, nous avons relevé les défis auxquels il est confronté et nous avons apporté humanité et chaleur au récit. Un remarquable travail a été réalisé pour concevoir le contexte dans lequel se déroule l'histoire. C'est audacieux. Excitant. Et très courageux. »

Lisez la suite de notre dossier INDIANA JONES: elle vous donnera un vrai coup de fouet ! Bookmark and Share


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