AVATAR, LA VOIE DE L’EAU : Les coulisses d’un succès
Article Cinéma du Jeudi 22 Decembre 2022

Pour AVATAR, l'équipe chargée des effets visuels avait mis au point un système de performance capture faciale basé sur l'image, utilisant une seule caméra frontale de définition standard pour enregistrer avec précision les plus petites nuances du jeu des acteurs. La caméra était orientée vers leur visage et enregistrait leurs expressions, leurs mouvements musculaires à un degré jamais atteint auparavant, jusqu’aux mouvements de leurs yeux, ce qui n'était pas le cas avec les systèmes précédents. Jamais la performance faciale des acteurs n’avait atteint une telle clarté et une telle précision.

Pour AVATAR : LA VOIE DE L’EAU et ses suites, la capture de performance faciale a été améliorée avec le recours à deux caméras haute définition conçues pour capter une interprétation encore plus fidèle et plus nuancée. « Nous étions ainsi assurés de ce que nous voyions dans les plans finaux », déclare Joe Letteri.

Travaillant de concert avec l'équipe de Lightstorm, W?t? FX a du non seulement créer des personnages photoréalistes captivants et émouvants, mais aussi générer numériquement, et à un niveau sans précédent, le monde de Pandora. Il a ainsi fallu imaginer et intégrer dans les ordinateurs de l'équipe VFX chaque plante, chaque arbre, chaque rocher… Des percées significatives dans l'éclairage, l'ombrage et le rendu leur ont permis de réaliser des plans que l'omniprésence de l'eau rendait plus complexe. Plus de cinq ans de recherche et de développement ont été nécessaires pour inventer de nouveaux logiciels et de nouveaux procédés pour cette suite.

« Une grande partie du film se déroule dans et sous l'eau », explique James Cameron. « Nous avons dû comprendre comment l'onde bouge quand une énorme créature déplace des tonnes d'eau avec sa nageoire ou quand la plus petite goutte de pluie atterrit sur le front de quelqu'un, ruisselle sur son sourcil et descend le long de son visage. C'est un problème incroyablement complexe mais nous ne sommes pas partis de zéro. Nous avions déjà créé des simulations d'eau pour représenter l’océan dans TITANIC mais là, il nous fallait franchir un palier 5 fois supérieur ! La beauté de la chose, c'est que la résolution du problème de l'eau pour ce film permettra de la filmer jusqu’à la fin des temps. Ces outils sont d’une importance capitale pour l'industrie des effets visuels en général. »

LES PRISES DE VUES

La plupart des scènes en prises de vue réelles d‘AVATAR ont été tournées à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Pour les suites, James Cameron était bien décidé à retourner dans ce pays : « Nous avions apprécié l'expérience du tournage du premier film, la qualité de fabrication des décors et des accessoires. Cette qualité de travail m’a procuré une vraie fierté. » Le cinéaste a cependant emmené avec lui une équipe d'artistes de haut niveau, dont le directeur de la photographie Russell Carpenter. « L'éclairage des scènes en prises de vue réelles devait s'intégrer parfaitement à l'environnement dans lequel nous nous trouvions, qu'il s'agisse d'une jungle dense, d'un environnement sous-marin ou des installations de la RDA », déclare ce dernier. Jon Landau précise : « Le plus difficile , quand on combine actions réelles et images de synthèse, c’est l'éclairage interactif. Nous avons également tourné en 3D, avec une plage dynamique élevée (HDR), à une fréquence 48 images par seconde. Russell a dû fusionner tous ces éléments. »

Le directeur de la photographie a veillé à ce que les éclairages s’accordent à la palette de couleurs établie dans le film. Il confie : « Jim voulait que tout - la couleur, l'éclairage, le contraste - affecte le spectateur, que les neurones de notre système visuel et de notre cerveau soient stimulés d'une certaine manière. Cette attention portée aux couleurs, aux détails, aux mouvements de caméra contribue vraiment au sentiment d'immersion. »

Et Jon Landau de confirmer : « Le travail de Russell Carpenter a commencé en amont du tournage en prises de vues réelles. Nous voulions que son œil agisse comme la lentille cinématographique définissant également l'aspect qu’auraient les scènes en images de synthèse. »

LES COSTUMES

Les costumes richement détaillés conçus par Deborah L. Scott, lauréate d'un Oscar, renforcent ce sentiment d'immersion. Elle a abordé chaque tenue comme si elle racontait sa propre histoire. Quel rôle ces personnages jouent-ils dans le film ? Dans leur société ? Les costumes du peuple des récifs nouvellement introduit devaient exprimer une culture unique et s’inspirer des ressources de leur environnement.

Quand bien même la grande majorité des costumes Na'vi ont été réalisés numériquement à l'écran par W?t? FX, de nombreuses tenues et une grande partie des bijoux ont été fabriqués comme des éléments réels et tangibles. « Nous avons fabriqué entièrement les vêtements parce qu’il est impossible d’en comprendre le mouvement sans avoir la pièce entière » souligne la chef costumière. « Un vêtement lourd, léger, fibreux, façonné avec des plumes ou des franges ne bouge pas de la même manière dans l'air, face à la brise ou sous l'eau. D’où la nécessité pour nous d’en avoir un exemplaire pour voir la façon dont il se comporte. »

Selon le superviseur des effets visuels Joe Letteri, les costumes de ce film sont beaucoup plus complexes que ceux du premier film : « Ils paraissent réels parce qu'ils obéissent aux lois de la physique. Si quelqu'un marche et bouge ses bras, le tissu ploie, se froisse, se plisse. Si le costume est composé d'une multitude de petites pièces telles des perles, des ficelles, des plumes voire des morceaux de tissu, tout cela doit être soumis à une simulation physique très détaillée pour qu'il se comporte comme s'il s'agissait d'un véritable morceau de tissu. »

La cape de cérémonie portée par le Metkayina Olo'eyctan Tonowari joué par Cliff Curtis est une des pièces les plus intrigantes du film, imaginée dès les premières étapes du développement. La cheffe costumière Deborah L. Scott confie : « C'est une pièce qui a une signification énorme pour la stature du personnage. Sa conception initiale vient de gravures en noir et blanc représentant la flore et de la faune. »

Elle a de plus puisé son inspiration dans la nature, en s’appuyant sur les couleurs du coquillage P?ua : « Il offre toutes les couleurs de l'arc-en-ciel - du vert au violet en passant par le bleu ou l'argent - et du lever du soleil. Les plumes à l'intérieur de la cape vont du jaune pâle à l'orange, des couleurs super vibrantes, comme celles d’un oiseau festif qui se pavane. »

UN SPECTACLE IMMERSIF ET ÉMOUVANT

Dans tous ses films, James Cameron crée une expérience immersive dans laquelle les spectateurs ont l'impression d'être aux côtés des personnages et de leurs aventures. Mais cela n'a jamais été aussi vrai que dans AVATAR : LA VOIE DE L’EAU. Le film représente un nouveau sommet créatif pour le cinéaste qui repousse, une fois encore, les limites de la narration cinématographique. En utilisant de manière experte la technologie 3D améliorée, il immerge le spectateur dans le récit pour lui permettre de vivre l'expérience des environnements richement détaillés de Pandora et de traverser des territoires grandioses aux côtés des héros courageux et audacieux que sont Jake et Neytiri.

Le producteur Jon Landau confie : « Nous créons des films destinés au grand écran. Pourquoi les gens aujourd'hui se tournent-ils vers le divertissement ? Pour s'évader. Or l'évasion n'est pas illimitée sur l’écran d’un téléphone mobile ou d’un téléviseur à la maison. Au cinéma, ils peuvent se perdre dans les images du film, les personnages et le monde déployé à l’écran. Il n'y a rien de comparable. »

L'expérience transporte d’autant plus les spectateurs que James Cameron et ses collaborateurs ont réussi à créer des images époustouflantes et une histoire captivante en s’appuyant sur une technologie révolutionnaire, leur offrant des paysages à couper le souffle et faisant battre leur cœur comme jamais auparavant. « Grâce à la 3D, à la technologie HDR et à la fréquence d'images élevée, nous pouvons présenter une image de meilleure qualité aujourd'hui que celle d'AVATAR… et de loin » affirme Jon Landau. « Nous avons dépassé les limites de ce qui était possible, mais toujours en mettant la technique au service de la narration. C’est une fenêtre ouverte sur un autre monde. »

Et James Cameron de conclure : « On entre dans une salle de cinéma pour avoir le plaisir d’être transporté dans un monde imaginaire. Si on parvient à mettre entre parenthèses son incrédulité, le plaisir en est décuplé. Il y a presque un contrat passé entre le film et le public qui vient le voir . Nous allons nous donner la main et partir tous ensemble sur Pandora. Et nous allons bien nous amuser. »

La suite de notre dossier AVATAR, LA VOIE DE L’EAU arrivera bientôt sur ESI Bookmark and Share


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