DOCTOR STRANGE AND THE MULTIVERSE OF MADNESS : La création du film, sans spoilers ! – 3ème partie
Article Cinéma du Vendredi 13 Mai 2022

CRÉÉR LE MUTLIVERS…UN UNIVERS À LA FOIS

La production a débuté en novembre 2020 à Londres. En raison de la pandémie, le film a presque été entièrement tourné en studio. Les scènes avec Gargantos devaient être tournées à Philadelphia, mais les restrictions de voyages et la fermeture des frontières ont contraint le chef décorateur Charles Wood à reconstituer une rue de New York sur le terrain des studios Longcross à Londres, où les rues de Hong Kong avaient déjà été construites pour les besoins du premier film. Quatre blocks de rues new-yorkaises, d’une longueur de 15 mètres, ont été érigés en tenant compte des exigences des effets spéciaux qui devaient s’ajuster aux dommages infligés par une pieuvre géante nommée Gargantos sur les bâtiments.

“Il a fallu construire le décor le plus authentique possible, parce que la post-production devait composer à partir de ces éléments, explique Charles Wood. New York est une ville remplie d’histoire et c’est très intéressant visuellement. Il y a tellement de strates différentes que c’était comme une chimère d’avoir à recréer cette ville . L’équipe a bossé dur pour obtenir ce réalisme, qu’il s’agisse de la conception ou du plâtrage, tout devait parfaitement s’ajuster. “

Une fois le décor construit, une équipe a été envoyée à New York pour tourner des images ajoutées en post-production afin de créer cet horizon de gratte-ciel typique de cette ville. Pour que cela puisse fonctionner à l’image, il fallait que le décor soit parfaitement réaliste. C’est comme les fondations d’un immeuble, si elles ne sont pas solides, tout s’écroule. “ On a vraiment construit un bon bloc pour le département des effets spéciaux. “

L’équipe new-yorkaise a été briefée pour dénicher des bâtiments et des espaces urbains qui puissant se fondre dans le décor bâti en Angleterre, à partir des images qui leur ont été envoyés. “ Nous avons pris comme référence de vrais bâtiments new-yorkais que nous avons recréés sur le plateau, pour que tout s’ajuste parfaitement, explique le chef décorateur. Ainsi, même si vous pensez reconnaître un bâtiment dans le film, n’allez pas chercher la rue où il se trouve. “

Il en va de même pour Bleeker Street, délocalisée de Greenwich Village à une zone plus commerciale. “ Nous voulions la connecter à une partie plus vibrante de la ville ce qui a été rendu possible par la création de New York en studio. Ainsi nous pouvions placer le Sanctuaire au Cœur des quartiers animés. “

Originellement prévu pour une seule scène, ce décor a également servi au tournage de nombreuses scènes dans les univers multiples. “ Nous avons commencé par construire le décor, uniquement pour le combat de Gargantos, ajoute Charles Wood. Puis, à cause du Covid, et de l’évolution du scénario, il a servi pour trois histoires et trois environnements différents. “

Comme la production passait sans cesse d’un univers à l’autre, l’équipe n’avait pas le temps matériel de changer le décor, elle a alors utilisé la neige, la signalisation et les costumes pour différencier les trois univers. Dans l’un d’eux, on trouve même des voitures flottantes…

“Ah, les fameuses voitures flottantes, rigole Charles Wood. Elles sont dans l’air depuis pas mal de temps. Cette image forte quand on rentre dans ce monde sans dessus dessous nous a toujours plu. Au départ, elles devaient être créées numériquement en post-production, mais Chris Corbould et son équipe nous ont dit qu’ils pouvaient suspendre les voitures à des grues et nous avons dit banco. Les véhicules permettent d’ancrer ce monde étrange, troublant et inquiétant. Et Sam Raimi de conclure : “C’est une chose de construire un monde, mais c’en est une autre de bâtir tout un univers. C’était un défi énorme et excitant qui a nécessité de très grands artistes. Ensemble, étions-nous capables de faire croire au public qu’il embarque pour un voyage à travers de multiples univers ? “

GARGANTOS À NEW YORK

Une force invisible détruit tout sur son passage à New York en poursuivant America Chavez, faisant valdinguer les voitures, détruisant les immeubles. C’est la scène d’effets spéciaux la plus spectaculaire du film, et elle atteint des proportions épiques. Le monstre invisible s’avère être une pieuvre géante dotée d’un seul œil. Les fans des comics connaissent Gargantos depuis qu’ils l’ont découvert dans le numéro 80 des “Strange Tales”.

“Toute la scène constitue ce qu’on peut appeler une aventure classique de Doctor Strange et c’est dans les comics que nous avons puisé l’inspiration de ce combat, déclare Michael Waldron. Nous avons créé Gargantos à partir des Comics, d’où son nom. Nous voulions mettre en boîte une grosse séquence d’action de jour qui soit truculente parce que c’est la signature de Sam Raimi, dans la lignée des grandes scènes d’action ensoleillées des films Spider-Man. Et puis, c’était l’environnement parfait pour introduire le personnage d’America. “

C’est juste une journée de travail comme les autres jour pour Doctor Strange mais une mission de premier plan pour l’équipe créative chargée de larguer un monstre colossal, tant par sa taille que par sa colère, dans les rues animées de New York.

“C’est la plus grosse scène d’effets spéciaux du film, déclare le directeur des effets spéciaux Chris Corbould. Cette créature haute de de 2m50, dotée de huit pattes, balance des voitures en l’air et tout ce qui lui tombe sous la main dans les vitrines des magasins, tord les lampadaires, arrache les feux de signalisation. C’est un carnage total dans les rues dont la caméra devait capter le maximum. “ Quand le mariage est réussi entre les effets spéciaux et les effets visuels, les deux se complètent. Les effets spéciaux confèrent du réalisme à la séquence et apportent la matière première pour nourrir les techniciens des effets visuels qui retournent de vraies voitures, courbent de vrais lampadaires, cela leur sert de repère. Les effets visuels numériques (VFX) travaillent à partir de ce que les effets spéciaux (SFX) leur fournissent pour avoir une base réaliste.

LA BATAILLE DE KAMAR-TAJ

La bataille de Kamar-Taj a nécessité des mois de préparation et des semaines de tournage. La séquence a été tournée sur un vaste plateau des Studios Longcross, avec l’aide des départements VFX ET SFX, des cascadeurs, des accessoires et des caméras. Le tournage a été titanesque et le résultat l’est aussi : avec des explosions énormes, des cascadeurs qui volent dans les airs, accrochés à des câbles, des flashs lumineux, des caméras virevoltantes, des jets de projectiles, des cercles de feu… Et ce n’est que le début. Pour la bataille, le directeur des effets spéciaux Chris Corbould a déclenché 30 explosions sur les toits de Kamar-Taj. Une caméra reliée à un câble filait à travers les explosions, pour les capturer à l’écran. Il a fallu également enfoncer les explosifs dans le sol et creuser des trous suffisamment profonds pour que la terre vole au moment des exposions.

“Cette seule scène a nécessité quatre mois de préparation, explique le réalisateur de seconde équipe, Jeff Habberstard, vétéran des films Marvel à qui l’on doit les scènes d’action du premier Doctor Strange. La première explosion a généré tellement de poussière qu’elle a occulté la scène. Il a fallu déblayer les débris et réinitialiser les explosifs pour la deuxième prise. “

Des trois toits de Kamar-Taj, un seul a été construit en dur, les deux autres sont virtuels ce qui a constitué un véritable casse-tête pour les cadreurs qui devaient filmer les toits sous différents angles. Aucun n’étant orienté de la même façon, il a fallu chaque jour déterminer qui était censé se trouver sur les toits, dans quel costume et d’où venait la lumière. La société d’effets visuels VFX Third Flour a été d’un grand secours pour les équipes créatives et pour les acteurs, leur permettant de visualiser l’ensemble de Kamar-Taj quand ils se tenaient sur le plateau constitué du toit unique. Utilisant une technologie de réalité augmentée appelée Cyclops, l’équipe de Third Flour a intégré dans un logiciel toute la séquence de prévisualisation, fournie par la compagnie Proof, qu’ils ont ensuite synchronisée avec une caméra IPAD afin que l’utilisateur en pointant l’IPAD sur un coin du plateau, puisse visualiser le décor final. C’était l’œil d’Agamotto de la production. Bookmark and Share


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