LA SANTÉ MENTALE DANS MOON KNIGHT

MOON KNIGHT explore depuis longtemps, avec beaucoup de finesse, les thématiques de la santé mentale. Dans la lignée des comics, l’équipe de la série a fait appel au psychiatre Paul Puri, professeur clinicien adjoint et ex-directeur du service clinique de psychiatrie de l’université de Californie - Los Angeles, qui a validé les aspects du trouble dissociatif de l’identité afin d’aider les acteurs et les cinéastes à mieux cerner cette pathologie et ses symptômes. Dans les comics, Moon Knight a toujours su qu’il avait des troubles mentaux, ce qui fait à la fois toute son ambiguïté et sa force. Comme le souligne Grant Curtis, « ce qui est magnifique avec lui, c’est qu’il a toujours refusé de se laisser définir par sa maladie. Par conséquent, il n’a jamais tenu compte non plus des étiquettes que la société collait sur les autres, ce qui l’a laissé libre de s’associer à qui il voulait dans ses aventures ».

MOON KNIGHT ne fait pas l’impasse sur les aspects les plus sombres du personnage. C’est un super-héros du MCU, mais il souffre de traumatismes très réalistes, comme le souligne Oscar Isaac. « La série parle avec franchise du trouble dissociatif de l’identité, qui est souvent lié à un traumatisme dans l’enfance, de ses conséquences, et de la manière dont il se manifeste à l’âge adulte. Je pense que le plus important pour nous, c’était de trouver le ton juste, avant même de s’intéresser à l’histoire. »

« Pour moi, l’idée de créer un héros souffrant de troubles mentaux est très intéressante », ajoute Ethan Hawke. « On ne traite pas les choses à la légère. Ce type souffre vraiment, contrairement aux héros traditionnels. » Comme Steven, les spectateurs en savent très peu sur ce qui traumatise le personnage et se retrouvent plongés dans une aventure qui semble, au premier abord, sortir tout droit de son esprit malade. Comme lui, ils ont du mal à faire la part de ce qui est réel et de ce qui ne l’est pas. Comme l’explique Oscar Isaac, « le fait que le public voie les choses du point de vue de Steven permet de vraiment s’attacher à lui. On se dit qu’il a dû vivre des moments extrêmement difficiles en découvrant cet univers insoupçonné, sans savoir s’il est fou ou s’il a réellement découvert quelque chose. » ?

LES PERSONNAGES

Oscar Isaac incarne à la fois Steven Grant/M. Knight et Marc Spector/Moon Knight. « Steven est tout à fait sincère et il dit les choses telles qu’elles lui viennent. C’est souvent très drôle mais pas pour lui, parce qu’il ne sait pas qu’il est drôle », explique l’acteur. « Il est très maladroit en société. Il n’a pas l’aisance de son alter-ego, Marc. C’est un non-violent qui ne mange pas de viande, se soucie des gens, et a envie de s’intégrer. »

Marc Spector est tout le contraire : un ex-mercenaire, et l’avatar terrestre du terrible Khonshu. Quand les trajectoires de Marc Spector et de Steven Grant se rejoignent, Steven découvre avec horreur qu’il est lui aussi devenu le jouet de Khonshu Dans ces moment-là, son alter-ego est M. Knight. Grâce aux connaissances approfondies de Steven en matière d’Égypte antique, M. Knight complémente l’alter-ego de Marc, Moon Knight, car il se sert de son intelligence et de sa capacité à trouver des solutions pour résoudre les conflits.

Pour Oscar Isaac, incarner les multiples facettes du personnage a demandé beaucoup de réflexion et d’organisation. « Ce qui est génial avec ce personnage et la mythologie qui l’entoure, c’est qu’il est extrêmement complexe. Il fallait nous concentrer sur ce qu’on trouvait le plus intéressant ou le plus dramatique, tout en prenant très au sérieux la façon dont nous abordons les troubles mentaux. Je voulais vraiment faire une étude de personnage, aider le spectateur à se mette à sa place. Idéalement, le public ne se contente pas de regarder passivement l’histoire ; il se met à la place de Steven et ressent ce qu’il vit. C’est assez terrifiant. » MOON KNIGHT est la première collaboration d’Oscar Isaac avec Mohamed Diab. « On a beaucoup discuté, et comme je lui fais entièrement confiance, je me suis dit que je pouvais vraiment créer quelque chose d’authentique, d’original et de passionnant. Et c’est ce qui s’est passé. »

Khonshu est un personnage en images de synthèse, auquel F. Murray Abraham, oscarisé pour Amadeus, prête sa voix. L’acteur a tourné des dizaines de films, dont Star Trek: Insurrection, À la rencontre de Forrester, Inside Llewyn Davis, The Grand Budapest Hotel, L’Île aux chiens et Dragons 3. L’acteur égypto-américain Karim El-Hakim incarnait physiquement la divinité sur le tournage. Khonshu est le dieu égyptien de la lune et celui, autoproclamé, de la vengeance. Depuis des siècles, il lutte en solitaire contre les injustices perçues, mais ses actions ont fait de lui un paria parmi les autres divinités. Par conséquent, il a plus que jamais besoin de son avatar terrestre, Marc Spector, pour faire régner sa conception de la justice divine. « Tout ce qu’exige Khonshu, le dieu de la vengeance, est extrêmement brutal pour Marc », explique le réalisateur. « Mais Khonshu lui a sauvé la vie. Ils ont donc une relation très conflictuelle. Les pouvoirs que Khonshu lui a conférés ont un prix. Un prix exorbitant. » Grant Curtis note que le lien qui existe entre Khonshu et Moon Knight est bien défini dans les comics, et explique que la série s’est efforcée de rester fidèle à cette relation, dans toute sa toxicité.

Face à Khonshu et Marc/Steven, Ethan Hawke, lauréat du Peabody Award et nommé aux oscars, incarne Arthur Harrow. Très philosophe, celui-ci a très vite trouvé ses marques dans ce monde peuplé de dieux et d’avatars, qui lui permet de mener une guerre contre Moon Knight et Khonshu afin de leur rappeler que la vengeance appelle la vengeance. Pour jouer ce rôle, Ethan Hawke s’est dit qu’il ne devait pas le voir comme un méchant. « Il faut oublier qu’on joue un méchant et adopter son point de vue. Ce que je trouve vraiment intéressant, quand on pense aux dirigeants mégalomanes qui ont usé du culte de la personnalité dans l’histoire de l’humanité, c’est qu’à l’origine ces types étaient très souvent des idéalistes qui ont fini par perdre leurs illusions ou par se compromettre. La plupart des gens qui commettent des atrocités ne se réveillent pas le matin en se disant : ‘Le méchant, c’est moi.’ Ils ont leurs raisons, et l’enfer est pavé de bonnes intentions. En tant qu’acteur, je devais comprendre mon personnage et rendre ses motivations aussi rationnelles, sensées et convaincantes que possible. »

« Je suis ravi que Marvel Studios aient fait appel à Mohamed Diab, parce que les films qu’il a réalisés en Égypte sont absolument incroyables. Il porte un regard différent sur cet univers, et sur les choses en général, qui n’est pas celui d’un Américain mais de quelqu’un qui a grandi en Égypte et qui a beaucoup de choses à dire sur le sujet. C’est très excitant d’observer ça. » MOON KNIGHT, première incursion d’Ethan Hawke dans le MCU, a été une expérience très positive. « Je n’avais jamais travaillé sur un film ou une série Marvel, ni même participé à ce genre d’univers, et des costumiers, aux décorateurs, aux artisans, aux directeurs de la photographie … j’ai eu la chance de travailler avec une équipe extraordinaire et extrêmement talentueuse ! Je travaille tous les jours avec Oscar, et on nous laisse le temps de faire les choses correctement. On a le temps de répéter. On a prévu de tourner cinq ou six heures de divertissement de qualité, et ça demande beaucoup d’efforts, mais on nous a donné les outils nécessaires pour le faire. »

La fascinante May Calamawy incarne Layla El-Faouly, une archéologue qui connaît bien Marc Spector. Layla se retrouve mêlée à sa vie trouble et dangereuse. Pour survivre à la bataille qui les attend, Layla et Marc devront repartir sur de bonnes bases. « Lalya sait que Marc est l’avatar de Khonshu, mais elle découvre d’autres facettes de lui, en même temps que les spectateurs », explique-t-elle. « On fait la connaissance de cette jeune femme à un moment où son partenaire a disparu depuis des mois. Quand elle le retrouve, elle découvre en lui une autre personne, Steven. » Ethan Hawke ne tarit pas d’éloges sur sa partenaire. « Incarner un personnage féminin dans ce monde typiquement masculin demande beaucoup de travail, de patience, de force et d’humour, et elle possède toutes ces qualités », dit-il. De même, Justin Benson et Aaron Moorhead ont adoré travailler avec les acteurs de la série. « L’aspect le plus gratifiant du tournage de MOON KNIGHT, c’est que nous avons eu l’occasion de travailler avec Oscar Isaac, May Calamawy et Ethan Hawke. Nous avons la chance incroyable d’observer au quotidien le perfectionnisme d’Oscar, la générosité et l’humanisme de May, et la sagesse, le professionnalisme et la maîtrise technique d’Ethan Hawke. »

Vous découvrirez les secrets de fabrication des décors de MOON KNIGHT dans la prochaine partie de notre dossier !