SOS FANTÔMES L’HÉRITAGE : La nouvelle génération réussit sa mission, devant et derrière la caméra ! – 2ème partie
Article Cinéma du Vendredi 26 Novembre 2021

TREVOR SPENGLER - Finn Wolfhard

Le dernier membre de cette petite famille, et pas des moindres, n’est autre que le héros de la série Stranger Things (série créée par les frères Duffer, 2016-2019) et du film d’horreur ÇA 1 et 2 (Andrés Muschietti, 2017, 2019). C’est dire si les créatures fantastiques ça le connait ! Jason Reitman nous avoue : « Ma fille était folle quand je lui ai dit que le prenais pour le rôle. Il représente toute une génération emblématique de la manière dont ils parlent et s’habillent tous. Il possède une sensibilité très ouverte pour son âge, ce qui est une caractéristique assez rare. Et puis c’est un mordu de cinéma comme tous les garçons de son âge...ou presque ! »

Le jeune comédien développe : « En fait je chasse des fantômes depuis toujours, et surtout je suis un gros fan de S.O.S. FANTÔMES 1 et 2 qui sont pour moi des films intemporels, principalement grâce à leurs personnages à qui tout le monde peut s’identifier. Et puis leurs prestations sont emblématiques d’une époque et si fortes qu’on n’est pas près de les oublier. Mes parents me les ont fait voir quand j’étais tout petit, j’ai eu de la chance. Mais encore une fois je ne connais personne de mon âge qui n’ait pas vu au moins un des S.O.S FANTÔMES, c’est cultissime. Trevor est un ado un peu bizarre comme tous les ados, en plus il vient de se faire éjecter de son appartement à Chicago, alors Summerville en Oklahoma, c’est un trou perdu pour lui. Tout l’exaspère...jusqu’à ce qu’il rencontre une fille qui lui plaise, et alors là tout change ».

LUCKY – Celeste O’connor

C’est une fille qui vit dans une petite ville avec de très grands rêves, et qui est prête pour l’aventure. Elle se moque bien du ‘‘qu’en dira-t-on’’, c’est une dure à cuire. Comme c’est la fille du shérif du coin, elle peut littéralement faire ce qu’elle veut, et elle ne se gêne pas.

PODCAST – Logan Kim

Jason Reitman nous explique pourquoi il a choisi ce débutant : « C’est en quelque sorte le premier vrai rôle de Logan et pourtant quand j’ai vu son audition, il est clairement sorti du lot. Il a un talent naturel et il est aussi doué vocalement que corporellement. Son personnage fait beaucoup penser à celui de Ray Stantz. Podcast est à fond dans tout ce qui est fantastique et l’histoire des phénomènes paranormaux, alors il est tout de suite partant ». Le jeune comédien ajoute « c’est un personnage très à part et c’est pour ça qu’il s’entend se bien avec Phoebe. C’est quelqu’un dont personne ne se préoccupe et pourtant il a plein de choses fascinantes à raconter, alors il les enregistre dans des podcasts que ce soit sur le Loch Ness, les Illuminati, ou les théories du complot...quand il rencontre Phoebe, il s’aperçoit tout de suite qu’elle non plus n’est pas très bien intégrée, comme lui, et ils développent alors une relation assez comique ».

GARY GROOBERSON – Paul Rudd

Ce professeur qui s’intéresse aussi vite à Phoebe qu’il est attiré par sa mère, est interprété par l’un des meilleurs comédiens de sa génération. Jason Reitman nous confie : « Quand j’étais jeune à Sundance, j’ai vu WET HOT AMERICAN SUMMER (David Wain, 2001) et j’ai découvert Paul Rudd sous un jour que je ne lui connaissais pas. Je m’étais même dit que si j’arrivais un jour à travailler avec lui j’aurais eu beaucoup de chance ». Paul Rudd a tout de suite été séduit, surtout par la perspective que son personnage admette ouvertement « qu’il n’aime pas enseigner et qu’il se fout de ce que font les enfants à qui il donne des cours. Un personnage assez intéressant et surtout très drôle à jouer ».

MÊME PAS PEUR ! (...D’AUCUN FANTÔME, NI D’AUCUN MINI-MALLOWS NI CHIENS DE L’ENFER ...)

Qu’est ce qui a fait que la magie de S.O.S FANTÔMES ait opéré ainsi ? Quelle combinaison de comédie et d’effroi, de tonalité et de narration, de jeu et d’effets spéciaux, de tube et de bande originale, additionnés ensemble ont pu produire un film qui ait remporté un tel succès et dont tout le monde se souvienne encore aujourd’hui ? Pour être plus précis, la vraie question était pour Jason Reitman : comment refaire un S.0.S. FANTÔMES qui serait en adéquation totale et dans la lignée des deux anciens films. Avec son père à la production, il lui fallait une équipe de choc : « nous voulions que le film soit une aventure nostalgique, et que les spectateurs puissent retrouver les sensations du premier film de 1984. Donc nous avons utilisé les mêmes techniques que mon père et son équipe en 1984. Si le film a le goût d’une vieille recette de famille, c’est parce que c’est exactement ce que c’est ».

ERIC STEELBERG, ASC , le directeur de la photographie nous explique : « il y’a beaucoup d’effets spéciaux dans le film et nous avons essayé d’en faire le maximum en prise directe devant la caméra. Plus vous filmez des effets en direct, plus vous permettez à toute l’équipe de réagir. Ensuite on gonfle le tout en numérique. Mais la base si elle la plus réelle possible est toujours plus motivante pour tous ».? ELIA POPOV , le directeur des effets spéciaux, qui a travaillé notamment sur MISSION IMPOSSIBLE 5 : ROGUE NATION (Christopher McQuarrie, 2015) ou US (Jordan Peele, 2019) confirme : « la directive de base était : soyez terre à terre, pensez simple et pratique pour qu’on puisse en faire un maximum à la caméra ».

ARJEN TUITEN , le créateur des monstres et des effets maquillages, renchérit : « ce qui est bien avec les effets en prise directe à la caméra, ce sont les accidents, les ratés, tout ce qu’on n’a pas prévu qui en fait va être encore mieux que ce à quoi on a pu penser. Cela permet aux acteurs de rebondir de rester inventifs et il y a un savoir-faire artisanal qui est pratiquement impossible à reproduire numériquement ».

ALESSANDRO ONGARO et SHEENA DUGGAL sous la houlette de KERRY JOSEPH se sont occupés des effets spéciaux numériques, notamment ceux concernant les fantômes. Ils se souviennent : « il était hors de question de faire des effets comme on les fait aujourd’hui. En 1984 on utilisait des loupes, des optiques, de l’animation manuelle. Et notre boulot aura consisté sur ce film à faire en sorte que nos effets numériques ressemblent à ces techniques ».

MÂCHETOUT?BRYNN METHENEY et DNEG , la célèbre compagnie créatrice d’effets spéciaux, se sont chargés de la création de ce monstre qui a demandé pratiquement une année de travail avant de voir le jour. Alors que Phoebe et Podcast explorent les alentours de la ferme, un fantôme surgit, les laissant très perplexes quant à la réussite de la tâche qu’ils devinent leur incomber désormais. C’est une vapeur flottante à 6 bras, un glouton qui raffole du métal et qui a vécu enfermé dans la fonderie depuis sa fermeture, se bâfrant des restes d’épaves.?Sa créatrice nous confie : « pour faire une bonne créature digne de S.O.S. FANTÔMES, il faut se rappeler que les moyens techniques étaient plus limités à l’époque et qu’ils étaient donc bien plus créatifs. Il suffit de rester emblématique, archétypique et de se concentrer sur ce qui fait l’essence du personnage. Mais faire simple est parfois très compliqué. Il faut se demander comment on décrirait un animal qu’on connait bien. Quand on pense à un lion ou une girafe, on pense à ce qui les caractérise. C’est comme ça que fonctionne notre cerveau, nous avons des raccourcis archétypiques. Si vous voulez créer une bonne créature, il faut essayer de commencer par comprendre comment un enfant le décrirait et surtout comment il le dessinera. Il lui faut quelque chose de facile que le public puisse identifier comme emblématique, quelque chose de simple qui reste en tête. Dans le cas de Mâchetout, c’est son visage qui retient l’attention. Jason le voulait paresseux et léthargique, une sorte de petit Gremlin grognon obsédé par le métal. On en a fait un fantôme grassouillet avec un air ronchon. Nous savions qu’il lui fallait une grande bouche, des petits membres et que sa bouche puisse remonter à son estomac le transformant en grosse panse à deux bras. SHEENA DUVAL a eu l’idée de ramener des images de Tardigrades ce qui nous a donné l’idée de sa forme finale ».

ELIA POPOV s’est ensuite occupé de lui donner son existence matérielle, réduit à sa forme de résidu ectoplasmique : « nous sommes restés fidèles à la bonne vieille recette de base, du Methocel (un dérivé chimique de la cellulose) mélangé à de l’eau distillée. Le vrai défi aura été de reproduire la couleur exacte du Slime de l’époque. C’est là que vous êtes content d’avoir Ivan Reitman das les parages !!! ».

Mais Mâchetout n’est qu’une des nombreuses menaces qui vont s’abattre sur la petite ville...

LES MINI-MALLOWS

Alors que Gary Grooberson va se chercher à l’épicerie une petite douceur, son petit plaisir coupable, il va découvrir que le cholestérol est peut-être le moindre des maux que ces sucreries lui réservent. Jason Reitman se rappelle : « Je ne connais aucune sensation aussi paradoxalement dérangeante et réconfortante que de voir un Bibendum Chamallow géant déambuler dans les rues de Manhattan. Quand nous étions en train de référencer la liste des fantômes que nous voulions voir apparaître dans le film, il nous est apparu évident que nous ne pouvions nous passer du Bibendum Chamallow, créature emblématique des premiers S.O.S. FANTÔMES. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de faire déferler des tonnes de Mini-Mallows ravageant tout sur leur passage comme des bambins déchainés et totalement dérangés ». C’est encore une fois Brynn Metheney qui s’est chargée de leur conception : elle s’est fait livrer tout un assortiment de Chamallows et de cure-dents. Le prototype a donc été réalisé à partir d’un vrai petit Chamallow, pour en saisir la taille et la texture. Elle nous explique : « un petit gros corps massif, des petits membres, une petite tête. 3 gros volumes, c’était super simple de le transformer en un Chibi joufflu. Chibi est un mot japonais qui décrit un petit personnage très mignon, et c’est exactement ce que j’en ai fait. Il ne fallait surtout pas que ces Mini- Mallows fassent peur, afin que leur mignonnerie contraste affreusement avec les atrocités auxquelles ils sont capables de se livrer ».

Ce n’est pas que les Mini-Mallows soient méchants, ils sont adorables, mais ils veulent juste voir le monde en feu. Ils sont pétris de curiosité malsaine et de mauvaises intentions. En gros ils sont infernaux et ne font que des mauvaises blagues.

La troisième partie de ce dossier se matérialisera très vite sur ESI ! Bookmark and Share


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