VENOM : LET THERE BE CARNAGE : Dans les coulisses du combat des symbiotes – 2ème Partie
Article Cinéma du Samedi 23 Octobre 2021

UN SYMBIOTE TRES ATTENDU PAR LES FANS DE COMICS

« Les fans attendaient Carnage depuis longtemps et il fait enfin ses débuts sur grand écran », reprend Arad. « C’est l’adversaire ultime de Venom, et il est plus fort et plus violent que lui. Le fait que Cletus Kasady soit l’hôte de Carnage rend sa vision du monde bien plus terrifiante encore. Dans les albums de la BD, Carnage est la progéniture de Venom – son ‘fils’ en quelque sorte –, ce qui intensifie leur conflit ».

« Carnage est le méchant le plus aimé du Venomverse, et l’un de ceux qui compte le plus », signale Kelly Marcel. « En s’unissant à Cletus, Carnage devient une machine à tuer psychotique, folle et dangereuse ». Kasady, qui était déjà un tueur avant d’acquérir les pouvoirs de Carnage, ne se rend pas compte qu’Eddie tente de réfréner le symbiote. Pour mettre Carnage hors d’état de nuire, Eddie et Venom devront trouver le moyen de s’entendre…

Au départ, Kasady semble l’hôte idéal pour Carnage. Et bien qu’il semble effacé et même doux – il cite des vers, il peint sur les murs de sa cellule et témoigne d’un esprit extrêmement vif –, il s’agit d’un assassin monstrueux. C’est Woody Harrelson qui lui prête ses traits. « Woody est exceptionnel dans tous ses rôles », admire Serkis. « Cletus est un type pervers, manipulateur et totalement ravagé, mais grâce à Woody, on ne peut pas s’empêcher de l’aimer. Il aurait pu se contenter d’en faire un mec adepte de bons mots et de traits d’esprit, mais Woody en a fait un personnage constamment borderline – il se comporte comme un gosse à un moment donné et, l’instant d’après, révèle le tueur impitoyable qu’il est. Surtout, il témoigne d’une vraie fragilité ».

Le trouble du développement dont souffre Cletus se manifeste aussi bien à travers le jeu de Harrelson, les dessins sur les murs de sa cellule de prison ou la carte postale qu’il envoie à Eddie. « Tout cela est animé par la même énergie », précise le réalisateur. « Ses gribouillages rageurs et enfantins sont les mêmes que ceux qui ornent les murs de sa cellule. On finit par comprendre pourquoi un type comme lui, qui a atteint la cinquantaine, dessine encore comme ça. Woody a proposé beaucoup d’idées qu’on a retenues ».

« C’est un tueur psychopathe », déclare l’acteur. « Il a vécu une enfance terrible et a désormais le sentiment qu’il doit se venger sur ceux qui, selon lui, sont responsables de son état mental actuel ».Autrement dit, la folie de Cletus obéit à une certaine méthode – à une énergie motrice qui le rend extrêmement dangereux. « Avant même qu’il ne rencontre Eddie, Cletus sent qu’Eddie va être son ami – une planche de salut, un type qui croit en lui », affirme Harrelson. Bien évidemment, il ne s’agit que des élucubrations de ce criminel psychotique – et lorsqu’il se rend compte qu’Eddie n’est sans doute pas l’ami qu’il recherchait, Eddie (et Venom) n’a d’autre choix que d’affronter Cletus (et Carnage). « Tous les récits mettant en scène Venom aboutissent à Carnage », indique Tolmach. « Dans ce monde habité par un symbiote proprement terrifiant, il existe un autre symbiote, beaucoup plus malveillant et dangereux, et beaucoup plus prompt à tuer. Il incarne le défi ultime pour Venom, et donc pour Eddie. Woody s’imposait dans le rôle parce qu’il est non seulement l’un des meilleurs acteurs à l’heure actuelle, mais il est animé par une cruauté jubilatoire, singulièrement terrifiante ».

« Woody est l’une des personnes les plus cool que j’aie jamais rencontrées », relate Hardy. « Que ce soit en tant qu’être humain ou en tant que comédien, il est extraordinaire. Rien de ce qu’on lui propose ne le choque : il a toujours une suggestion à faire pour surmonter les difficultés et une anecdote à raconter. En tant qu’artiste, il est magnifique, il possède une créativité spectaculaire, et c’est un vrai bonheur de travailler avec lui ». Harrelson a refait équipe avec Serkis après lui avoir donné la réplique dans LA PLANÈTE DES SINGES – SUPRÉMATIE, et c’est grâce à cette expérience que l’acteur, trois fois cité à l’Oscar, savait qu’il était entre de bonnes mains avec Serkis aux commandes. « Quand il est devant la caméra, Andy est super-préparé, rigoureux, investi à 100%, et je savais qu’il conserverait toutes ces qualités en passant derrière la caméra », analyse Harrelson. « La mise en scène d’Andy vous met tout le temps en valeur : c’est un réalisateur d’une grande générosité. Quand il fait une réflexion, c’est toujours pour vous signifier que vous êtes dans la bonne direction ».

« J’ai été bluffé par ses choix », ajoute Serkis. « Quand je le dirigeais, il jouait avec les situations et les renversait – et nous nous sommes vraiment amusés ! »

De son côté, Naomie Harris interprète Shriek. D’après Kelly Marcel, les deux acteurs se sont parfaitement entendus. « Woody et Naomie ont su exprimer aussi bien la peur que l’humour, et ont trouvé le subtil équilibre entre les deux », remarque la scénariste. « Woody, dans le rôle de Cletus, réussit à faire volte-face en quelques secondes, si bien qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre avec lui : a-t-il l’intention de vous embrasser ou de vous tuer ? Une fois associé à Carnage, il est franchement terrifiant et constitue une réelle menace pour Venom et Eddie. Shriek, qu’interprète Naomie, possède ses propres superpouvoirs. Elle est tout aussi psychopathe que Cletus et elle a une énergie folle ».

« J’ai souvent travaillé avec Naomie et c’est l’une des meilleures comédiennes avec qui j’ai eu l’occasion de collaborer », reprend Serkis qui lui a donné la réplique dans SEX & DRUGS & ROCK & ROLL et l’a dirigée dans MOWGLI : LA LÉGENDE DE LA JUNGLE. « On a beaucoup évoqué son registre vocal », poursuit-il. « Elle est censée avoir passé pas mal de temps dans un caisson insonorisé et être incapable de parler depuis 25 ans. Comment rendre crédible le fait que c’est la première fois qu’elle réussit à s’exprimer verbalement depuis très longtemps ? » Pour y parvenir, la comédienne a dû s’imprégner du registre vocal du personnage – et de son cri déchirant si emblématique. « C’est sa voix qui permet, pour l’essentiel, de percer à jour Shriek », dit-elle. « C’est son arme et ce qui la caractérise avant tout. Andy a fait remarquer que lorsqu’elle retrouve Cletus pour la première fois depuis plusieurs décennies, c’est aussi la première fois qu’elle se sert de sa voix – et celle-ci est rauque ».

« Je me suis amusée avec ces éléments pour arriver au bon équilibre et, comme avec tout personnage, c’est lui qui a fini par me trouver », ajoute l’actrice. « Quand j’ai mis au point cette voix caverneuse, qui exprime son mal-être, j’ai eu le sentiment d’avoir compris qui elle était. Je me suis servi de sa voix comme d’une cape – et c’est comme ça que je me suis approprié le personnage ». Pour que le passage de l’enfance à l’âge adulte soit fluide et vraisemblable, Naomie Harris a travaillé en étroite collaboration avec Olumide Olorunfemi qui campe Frances/Shriek enfant. Après avoir fait connaissance au moment des répétitions, les deux comédiennes ont commencé à échanger des enregistrements de voix afin de déterminer ensemble la tessiture correspondant au personnage.

Par le plus grand des hasards, VENOM : LET THERE BE CARNAGE était aussi l’occasion pour Woody Harrelson et Naomie Harris de se retrouver, plus de quinze ans après COUP D’ÉCLAT (tout premier film hollywoodien pour l’actrice).

Si Frances et Cletus sont de redoutables criminels, ils sont surtout amoureux l’un de l’autre, comme le rappelle Serkis. « Frances Barrison et Cletus Kasady se complètent parfaitement », estime-t-il. « C’est l’autre histoire d’amour du film : ils ont subi plusieurs traumatismes, ils ont été séparés pendant longtemps et on a hâte qu’ils se retrouvent. Et quand ils sont de nouveau réunis, leurs retrouvailles sont romantiques, spectaculaires, baroques ». Alors que Frances et Cletus s’aiment depuis longtemps, Eddie est toujours épris d’Anne Weying, de nouveau campée par Michelle Williams, quatre fois citée à l’Oscar. « Eddie et Anne s’aiment profondément, mais ils ne parviennent pas à faire en sorte que leur relation s’inscrive dans la durée », remarque Kelly Marcel. « Anne a envie d’une relation stable et rassurante, et Eddie aimerait vraiment lui offrir ce dont elle a besoin, mais il vit avec un alien de 2, 50 mètres dans le corps. Autant dire que sa vie n’a rien de rassurant ou de posé ! Ils sont incontestablement attirés l’un par l’autre, mais tant que Venom est présent, ils ne seront jamais tranquilles tous les deux ».

« Même si Eddie l’aime sincèrement, il ne sait pas comment s’y prendre, si bien qu’ils sont amenés à rompre », déclare Arad. « En revanche, Venom est beaucoup plus romantique. Il est prêt à tout pour retenir Anne car, à ses yeux, Eddie et lui ne font qu’un. Venom est amoureux d’elle et souhaite qu’elle fasse partie de leur petite famille. Il est très protecteur. C’est une alliance intéressante entre un humain et un alien – et dans ce cas, c’est l’extraterrestre qui comprend mieux les besoins de sa partenaire, ce qui est assez inédit ! »

« Venom tend un miroir à Eddie pour lui montrer qui il est vraiment : un type égoïste, arrogant, égocentré et incapable de s’intéresser à quiconque sauf à lui-même », explique le réalisateur. Si Anne n’a pas réussi à le changer, Venom, lui, va s’en charger. « Eddie et Venom ont du mal à se supporter, mais n’arrivent pas davantage à vivre séparément. Il se rend compte qu’il n’a d’autre choix que de rester auprès de Venom ». « Le sous-texte, c’est qu’Eddie et Anne s’aiment vraiment, mais qu’ils ne sont pas faits pour vivre ensemble, parce qu’Eddie ne pense qu’à lui », poursuit Serkis.

Stephen Graham incarne le lieutenant Mulligan, policier du San Francisco Police Department qui a une confiance toute limitée en Eddie. « C’est un type aigri pour pas mal de raisons », dit-il. Tout d’abord, il lui a fallu des années pour en arriver là où il en est aujourd’hui. « Quand il a débuté dans la police, il s’est produit un incident terrible : il a abattu une jeune fille. Ça l’a profondément meurtri psychiquement et il est devenu sourd de l’oreille gauche, ce qui s’est révélé un handicap pour sa carrière et qui l’a cantonné à des emplois subalternes. Il a constamment été surveillé par sa hiérarchie et il est devenu amer et frustré ».

Et Mulligan vient d’essuyer un nouveau coup dur : « C’est Eddie qui a décroché la dernière interview avec Cletus Kasady », témoigne-t-il. « Il a le sentiment qu’elle lui revenait légitimement, et non à un journaliste prétentieux et sans scrupule ».

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