Exclusif : GLASS, le nouveau suspense de Night M Shyamalan : 21 rôles pour un seul acteur ! 4 questions à James McAvoy (Kevin Wendell Crumb)
Article Cinéma du Lundi 14 Janvier 2019

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

M. Night Shyamalan achève aujourd’hui la trilogie commencée il y a 18 ans par INCASSABLE et poursuivie en 2016 dans SPLIT par une confrontation entre l’héroïque David Dunn (Bruce Willis) et le terrifiant Kevin Wendell Crumb (James McAvoy). Mais ce combat à découvert va leur valoir d’être capturé par la police et enfermés dans l’univers oppressant d’un hôpital psychiatrique. Ils vont y retrouver le machiavélique Elijah Price (Samuel Jackson), alias Mister Glass, et y être traités par le docteur Ellie Staple, une spécialiste des maladies mentales qui étudie les gens qui se prennent pour des super-héros. Mais les choses ne vont bien évidemment pas en rester là…



Entretien avec James McAvoy

James, pour jouer le kidnappeur aux personnalités multiples de Split en 2016, comment avez-vous réussi à ne pas mélanger les gestuelles et les intonations propres à chacun des habitants de l’esprit de Kevin Wendell Crumb ? C’était un tour de force étonnant…


Merci. En fait, les jouer séparément, ça allait. Mais quand arrivait un moment comme celui de SPLIT pendant lequel je jouais neuf personnages dans la même scène, c’était bien plus difficile. Le seul moyen d’y arriver consistait à répéter encore et toujours la scène afin que les caractéristiques des personnages se distinguent bien les uns des autres. Malheureusement, il suffisait que je prononce quelques syllabes avec des intonations trop proches de celles d’un autre personnage pour que cela prête à confusion.

Quelles solutions avez-vous trouvées pour éviter cela ?

J’ai du amplifier la « signature » de chaque personnalité, « changer de levier de vitesse », d’intensité, et me rappeler d’être le plus physique possible. C’est devenu une question de répétition, de mémorisation technique pour se préparer parfaitement et bien se mettre en place. Ensuite, au moment où les caméras commençaient à tourner, là, je pouvais laisser passer la technicité et la mémoire au second plan, et m’appuyer dessus pour laisser parler les émotions des personnages. C’est ainsi que je pouvais aller vers la vérité de la scène.

Avez-vous eu du mal à vous glisser à nouveau dans les peaux de chacun de ces individus pendant le tournage de GLASS ?

Oui, car dans GLASS, il y a encore plus de personnages dans l’esprit de Kevin Wendell Crumb : 20 en tout ! Et il fallait qu’ils soient vraiment parfaitement distincts les uns des autres. En tant qu’acteur, je pense pouvoir jouer des rôles de manières très variées, mais dans un contexte comme celui-là, je crois que l’on est assez rapidement confronté à ses limites en termes de voix et de maniérismes : vous avez fait le tour de vos possibilités au bout de 12 personnages, et comme il y en a 8 de plus dans GLASS, je me suis dit « Bon sang, je ne vais jamais y arriver !» (rires)

Cela doit représenter un énorme travail préparatoire…

Oui, car même si un personnage ne prononce que quatre ou cinq répliques dans le film, il faut quand même le construire en observant des gens, et en pensant à certaines personnes que vous avez rencontrées au cours de votre vie. A partir de là, vous prenez des morceaux de caractéristiques des uns que vous mélangez avec le souvenir d’un autre et vous assemblez le tout pour constituer un personnage cohérent. Cela a représenté énormément de travail pour toutes ces raisons, même pour créer les personnalités secondaires. On les voit se manifester tous ensemble deux fois dans Glass, notamment quand ils cèdent tous en même temps à la panique, et essaient désespérément d’obtenir quelque chose de la personne qui se trouve en face d’eux. Mais l’écueil à éviter pour moi dans ce contexte de panique, c’est que tous les personnages apeurés finissent par parler et agir de manière trop semblable et par se fondre les uns dans les autres. C’est ce qui a rendu cette scène particulièrement complexe à jouer ! Bookmark and Share


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