C’est en 2011 que les Studios 20th Century entreprennent de relancer la très populaire saga « La planète des singes ». Réalisé par Rupert Wyatt, LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES rapporte plus de 480 millions de dollars au box-office mondial. Trois ans plus tard, LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT - réalisé par Matt Reeves - 710 millions de dollars. En 2017, LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE, également mis en scène par Matt Reeves, 490 millions de dollars. Les trois films se retrouvent à chaque fois nommés à l’Oscar des meilleurs effets visuels.

La trilogie a débuté par l’apparition d’un virus créé par l'homme et qui s’est propagé à travers le monde, menant à la disparition de l'humanité et à la montée en puissance de l'espèce simienne. Le récit était raconté à travers les yeux de César. Fort du succès remporté par les trois films, les studios 20th Century étaient impatients de donner une suite à la saga. Encore fallait-il raconter quelque chose de neuf, mettre en scène de nouveaux personnages et les inscrire dans une toute nouvelle ère.

Wes Ball a imprimé sa marque à Hollywood avec la célèbre trilogie « Le Labyrinthe ». Il se souvient avoir reçu encore enfant une copie VHS de LA PLANÈTE DES SINGES version 1968, qu'il a regardée en boucle pendant des années. Il déclare : « Le film ressemblait à une épopée historique, avec un astronaute voyageant à travers le temps et qui atterrit dans un monde quelque peu médiéval peuplé de singes. LA PLANÈTE DES SINGES a constitué l’une de mes premières initiations à la science-fiction. La révélation finale reposait sur une idée époustouflante qui a cristallisé ma fascination pour la fin du monde. »

Toutefois, lorsqu'a été évoquée la possibilité de poursuivre cette saga emblématique, Wes Ball a commencé par décliner l’offre des Studios. Il admet : « Je n'étais pas intéressé par la suite des aventures du fils de César, même s'il y avait là une belle histoire à raconter. En même temps, je ne voulais pas abandonner ce que Matt Reeves et Rupert Wyatt avaient créé tout au long des années 2010. Ce qu'ils ont accompli est vraiment phénoménal. » Au bout d’une semaine, une idée a cependant commencé à germer dans son esprit, un concept enthousiasmant se déroulant des centaines d'années après la mort de César. Il confie : « C'est l'histoire d'un jeune singe naïf qui ne sait rien du monde extérieur, hormis le fait que César est maintenant devenu une légende. Si les trois derniers films représentaient les singes à l'âge de pierre, ils entrent aujourd’hui dans l'âge de bronze. Nous commençons à voir les cultures se développer au sein des différents clans. Nous voyons également ce qu'il est advenu du monde laissé derrière nous, ce qui s'est érodé en l'absence d'humanité. »

Il s’agit-là du premier élément du concept développé par Wes Ball. Le deuxième est une séquence d'ouverture visuellement impressionnante au cours de laquelle le jeune singe Noa escalade une structure montagneuse recouverte de végétation pour mettre la main sur un œuf d'aigle. Le réalisateur poursuit : « Le troisième élément consistait à trouver un adversaire digne de ce nom à Noa. C’est devenu Proximus César dans le scenario. Cet antagoniste connaît le monde d'avant et veut en récupérer les artefacts pour construire un royaume dans lequel les singes les plus évolués auront la suprématie. » Le film introduit de nouveaux personnages et des intrigues inédites, mais pour les fans de la saga, il fallait aussi intégrer des références à César, que le cinéaste considère comme « l'un des plus grands protagonistes de l'histoire du cinéma. » Il développe : « César est présent par l’esprit partout dans ce nouveau film. Ses opinions en matière de moralité et de bonnes mœurs, sa relation avec les humains, tout cela est exploré à travers un prisme presque mythologique que je trouve passionnant. »

Une nouvelle ère

Alors que LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE reprenait quelque peu l’histoire de Moïse - avec César en leader portant le poids du monde sur ses épaules, souffrant pour son peuple et le conduisant finalement vers une terre promise – LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME repose sur une notion de découverte. C'est à la fois une aventure inédite et l'histoire d'un passage à l'âge adulte. Après avoir soumis son idée aux dirigeants des Studios 20th Century, Wes Ball a rencontré Rick Jaffa et Amanda Silver, qui ont conçu la trilogie « César » et écrit le scénario d'AVATAR : LA VOIE DE L’EAU. Tous deux allaient devenir producteurs du nouveau film. Le cinéaste se remémore : « J'avais créé quelques illustrations clés et je me suis lancé à corps perdu. Au fur et à mesure de mes explications, je pouvais voir cette petite étincelle jaillir dans les yeux de Rick et d'Amanda. À la fin de la présentation, ils m'ont dit : "Allons-y !". »

Amanda Silver précise : « Les idées, le travail artistique et l'enthousiasme de Wes nous ont séduits. Cela a été une vraie rencontre de cœur et d’esprit. » Le scénariste Rick Jaffa partage cet avis : « Nous avions le même amour pour la saga et une vision mutuelle de ce vers quoi elle pouvait tendre. » Joe Hartwick Jr, producteur des deux derniers premiers volets de la saga « Le Labyrinthe », a travaillé avec Wes Ball dès le début de cette nouvelle aventure. Il confie : « Après le pitch, Rick et Amanda nous ont mis en contact avec Josh Friedman (LA GUERRE DES MONDES), qui avait collaboré avec eux sur l'histoire d'AVATAR : LA VOIE DE L’EAU. Nous avons passé cinq mois à travailler avec Josh pour développer le concept de Wes, puis Rick et Amanda sont venus nous aider. » Josh Friedman a joué un rôle crucial dans le développement de l'intrigue autour du personnage de Nova, campé par Freya Allan, le personnage humain principal du récit. Wes Ball se souvient : « Josh m'a dit : "Tu veux faire un film de Kurosawa avec des singes". C'est vrai que c’est un peu ça. L'aventure épique d'un héros qui se confronte à de multiples points de vue au fur et à mesure qu'il découvre le monde qui l'entoure, qu’il s’agisse de l'histoire des singes, de celle des humains ou bien encore de leurs relations les uns avec les autres. »

Lorsque Jason Reed (MULAN) est arrivé sur le projet en tant que producteur, il a été attiré par les nouveaux horizons que le scénario ouvrait : « C'est un honneur de pouvoir travailler sur une des pierres angulaires de la science-fiction et une des sagas les plus importantes depuis les années 60. Si elle continue à toucher le public, c’est qu'elle explore des questions fondamentales sur ce qui constitue l’être humain, la manière dont nous nous percevons par rapport à nos congénères et par rapport aux autres espèces. Ce que Wes, Joe et les autres scénaristes ont réussi, c'est à créer un concept qui s’inscrive dans la tradition tout en paraissant complètement neuf. Il explore en profondeur l’avenir, ce à quoi il ressemblera et l’impact émotionnel qu’il aura sur les gens. » Et d’ajouter : « Ce qui a fait la différence, c'est la vision et les compétences de Wes. Au-delà de son sens aigu de l'histoire et des personnages, il a su également apporter des connaissances techniques permettant d'élargir le canevas initial et de tirer parti de la technologie, non seulement pour proposer à l’écran des effets sensationnels mais aussi pour explorer en profondeur les émotions des personnages. C'est ce qui rend à mon sens ce film si singulier. »

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