Dans les coulisses de La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume - 2ème partie
Article Cinéma du Lundi 13 Mai 2024

Les prises de vue principales de LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME se sont déroulées entre novembre 2022 et juin 2023 en Nouvelle-Galles du Sud (Australie) ainsi qu’en studio à Los Angeles. Wes Ball a toujours imaginé que le film ne se déroulerait pas dans un cadre spécifique mais évoquerait la région de Los Angeles, quelque part sur la côte ouest. Ses tableaux de visualisation décrivent un monde à la fois beau et terrifiant où la nature a repris ses droits. Les gratte-ciel sont envahis par les lianes et des rivières en furie traversent les vestiges des villes.

Wes Ball analyse : « Il s'agit d'un monde romantique, pas d'un univers post-apocalyptique. On y découvre Noa, confronté à des idées divergentes sur l'identité de César ; Proximus, qui lui s’est emparé du manteau de César et l'a revendiqué comme sien ou bien encore Raka qui a une conception très différente des rapports entre singes et humains. Il y a donc des parallèles intéressants avec nos propres histoires mythologiques et religieuses. D'une certaine manière, le flambeau est transmis à la fin du film à Noa, qui va désormais porter l’idéal de César. » Rick Jaffa poursuit : « Nous étions ravis d'explorer l’héritage de César en tant que grand leader des singes, des générations après sa mort. Il avait un vrai sens moral, même s’il avait du mal à concilier son amour pour sa famille humaine et sa conscience de la cruauté des hommes. » Et Rick Silver d’ajouter : « Sur le plan thématique, la saga a toujours posé la question suivante : "Y a-t-il de la place pour deux espèces intelligentes sur terre ?" Dans LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME, nous y revenons une fois encore. »

Pour donner forme à la vision de Wes Ball, la question d’échelle de grandeur s’est avérée essentielle, conduisant à la construction d’énormes décors. Le réalisateur souhaitait que la majeure partie du tournage se déroule sur des plateaux en dur, dans des mondes bien réels, tout en gardant en tête que certaines scènes nécessiteraient des arrière-plans numériques. Il explique : « Bien sûr, ce monde virtuel et immersif repose sur de nombreux effets visuels, mais tout commence par un acteur qui se tient dans un espace bien précis avec lequel il doit interagir. » Le comédien Owen Teague raconte : « Les décors étaient incroyables. Je me souviens de la scène du nid d'aigle. C’était au sommet d’une construction constituée de quatre étages de rondins attachés ensemble. Tout était si détaillé et si réaliste qu'on en oubliait qu'il s'agissait de décors. L’équipe artistique a construit un monde tellement étoffé qu'il était facile pour un acteur d'y pénétrer et de s’y intégrer. »

Selon le superviseur des effets visuels Erik Winquist, le paysage de la côte Est australienne présente des similarités avec celui du Golden State : « On trouve des eucalyptus originaires d'Australie partout en Californie et ça nous a beaucoup aidé. Comme nous effectuons un bond en avant de plusieurs centaines d'années pour arriver aujourd’hui à un monde postérieur au changement climatique, il nous fallait proposer aux spectateurs un paysage non immédiatement reconnaissable. Cela a joué en notre faveur. Nous avons disposé d'une grande variété de lieux de tournage, et notamment les plages et les zones rurales ou plus industrielles de la Nouvelle-Galles du Sud… Tous se sont avérés parfaits pour l'esthétique du film. » Pour créer les scènes nécessitant des arrière-plans en images de synthèse, la production a eu recours au Volume, un procédé cinématographique qui consiste à filmer les acteurs sur des plateaux entourés d'énormes écrans vidéo LED haute définition qui affichent des toiles de fond en images de synthèse.

Avant le début du tournage, les acteurs ont passé six semaines à l'école de singes. L'entraîneur des films précédents n'étant pas disponible, les producteurs ont fait appel à Alain Gauthier pour remplir ce rôle. Ancien athlète, gymnaste et trampoliniste, il a participé à des compétitions internationales avant d'être recruté par le Cirque du Soleil. Il s'est produit avec la compagnie jusqu'au milieu des années 1990 avant de se tourner vers des formes de danse et de théâtre expérimentales. Lorsque les acteurs sont arrivés pour l'entraînement, la première tâche d’Alain Gauthier a été de leur faire prendre conscience de leur corps. Il a élaboré une série d'exercices visant à développer de nouvelles façons de penser afin de leur donner les outils nécessaires pour agir comme singe. Il a commencé par les faire travailler lentement, les poussant à agir non pas d'un point de vue psychologique mais comportemental. Il explique : « Une fois intégrée la maîtrise physique, nous avons travaillé pour que la personnalité des acteurs se fonde dans celle du singe, ce qui exigeait de leur part de l'observation et de la générosité, et de ma part la capacité à leur indiquer la bonne direction pour qu'ils deviennent les personnages qu'ils voulaient créer. »

Les fantômes du passé

Andy Serkis, qui a incarné le personnage emblématique de César dans les trois films précédents, a été engagé en tant que consultant spécial pour développer le travail d’Alain Gauthier, en peaufinant les voix et les caractéristiques de chacun. L'acteur, très apprécié pour son travail sur la capture de mouvement, comprend mieux que quiconque la psychologie des singes. Des sessions ont été organisées sur les plateaux de performance capture et de Volume afin qu’Andy Serkis et les acteurs puissent observer leurs personnages numériques à l'écran et procéder à des ajustements mineurs mais nécessaires. Le producteur Joe Hartwick Jr commente : « Nous avions installé un grand moniteur et Andy leur proposait des situations à jouer et leur donnait des astuces qui faisaient toute la différence. » Pour l’équipe, cette transmission logistique et spirituelle d’Andy Serkis était essentielle. « César est mort et nous nous aventurons plus loin, » poursuit le producteur. « Mais le père de la performance capture nous a donné l'onction pour aller de l'avant... Il fallait qu’il en soit ainsi. »

En raison de la quantité et de la diversité des séquences d'action, le coordinateur des cascades Glenn Suter a réuni une équipe de base de plus de 20 cascadeurs pour incarner les singes de toutes espèces représentées dans le film. Wes Ball voulait être précis en ce qui concerne leur dynamique, leur comportement et leur physiologie, afin de rendre les scènes plus réalistes. « Développer l'action s’est avéré complexe en raison de la variété des singes, » explique Glenn Suter. « Noa, en tant que chimpanzé, est environ une fois et demie plus fort qu'un humain : il a deux fois plus de muscles à contraction rapide. Nous devions rester fidèles à cette caractéristique en concevant l'aspect physique de son rendu à l’écran. » Auparavant, Glenn Suter aurait confié l'ensemble des scènes d’action d’un acteur à un cascadeur qui lui aurait servi de doublure. Mais avec les progrès des effets visuels, ces séquences pouvaient parfois être interrompues et reprises dans le Volume, ce qui évitait le travail avec les câbles : « Aller dans le Volume n'est pas aussi complexe pour moi que d'avoir à monter et à concevoir des actions avec des filins sur un plateau de tournage », concède-t-il. « Dans le Volume, nous pouvions poser des tapis sur le sol et rembourrer les artistes. Disposer d’un dispositif de cascades complet n’a plus rien de nécessaire. »

La technologie utilisée pour donner vie aux singes a été rendue possible grâce à la performance capture, sous l’égide de W?t? FX. La société d'effets visuels du cinéaste Peter Jackson, basée en Nouvelle-Zélande, a collaboré aux trois films précédents et a joué un rôle primordial dans LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME. Elle a notamment transformé des acteurs humains en singes numériques afin de créer un monde projeté quelques centaines d'années dans le futur, loin de tout ce que le public a pu voir auparavant. Wes Ball a travaillé avec le superviseur des effets visuels Erik Winquist et l'équipe de W?t? sur toutes les étapes de production, tant en amont qu’en aval que pendant le tournage en lui-même. « Sur le plateau, mon rôle consistait principalement à accompagner Wes Ball et Gyula Pados pour veiller à ce que nous filmions nos acteurs et nos décors de telle manière que le processus de post-production ne pose aucun souci le moment venu. » explique ce dernier. Et de poursuivre : « En matière de technologie et de performance capture, le film s’inscrit dans la lignée d’AVATAR : LA VOIE DE L’EAU. LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME nous a même permis de déployer cette technologie sur le terrain, en plein soleil, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Au fil de la trilogie précédente, tous ces procédés sont devenus plus robustes, ce qui fait que nous avons pu les utiliser aussi bien sous la pluie que dans la neige, au fur et à mesure de l’avancée de ces films. »

Erik Winquist précise : « LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME et AVATAR : LA VOIE DE L’EAU ont une trajectoire similaire : le premier a fait progresser la technologie de la performance capture et le second nous a permis de la réutiliser sur le terrain. L'une des avancées majeures est la caméra faciale. Auparavant, nous n’en utilisions qu'une. Aujourd'hui, nous en posons deux sur la tête des comédiens, ce qui nous permet de reconstruire la profondeur de leur visage et de lui donner une géométrie tridimensionnelle. Toutes les nuances du jeu d’acteur sont ainsi désormais enregistrées. » L'équipe VFX était composée d’un groupe chargé de la capture de mouvement (afin de saisir les jeux faciaux et corporels des acteurs) et d’un autre responsable de la captation des décors et des lieux à l'aide d'un scanner LIDAR et de photographies de référence, ceci afin que l'éclairage puisse être reproduit à l’identique dans l'espace numérique.

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